En ce dimanche de la Miséricorde, nous relisons la foi des disciples, qui passe par l’incrédulité passagère de Thomas mais aboutit au témoignage inlassable de ceux qui ont côtoyé Jésus en son incarnation, l’ont vu trahi, arrêté, jugé, condamné à mort et supplicié sur la croix. Ceux qui n’ont pas été à la hauteur pendant ces événements tragiques, à l’exception de Jean et contrairement aux saintes femmes demeurées fidèles jusqu’au bout, vont se révéler plus tard d’ardents évangélisateurs, à commencer par Pierre.
Et par le mystère de la transmission de la foi d’âge en âge et la grâce de Dieu, nous aussi, chrétiens convaincus, nous devenons témoins de la résurrection et de la vie éternelle de Notre Seigneur qui nous y entraîne avec Lui.
Les temps sont un peu plus rudes pour nous que pour les premiers disciples car il semblerait que Dieu soit devenu parcimonieux quant au charisme de guérison. Je pense à une scène toute récente : un ami paroissien victime d’un grave malaise à l’église pendant la veillée du Jeudi Saint. Dans l’attente du SAMU, toute l’assemblée s’est recueillie dans une ardente prière pour lui, notre curé, qui rayonne d’une grande foi, est venu lui imposer les mains tandis qu’un autre prêtre ne le lâchait pas dans la prière, mais il ne s’est pas relevé. Il a fallu les secours, le brancard, l’hôpital, les soins… Fort heureusement, à la Vigile pascale, nous l’avons retrouvé rétabli et tout rayonnant d’un grand sourire. Foi, grâce et soins médicaux, cela semble être le chemin choisi pour nous par Dieu de nos jours. Il m’est témoin que j’intercède sans relâche pour des connaissances atteintes de graves maladies, j’ai la consolation de ne pas les voir mourir, mais leur maladie demeure, même freinée. Et cependant, je suis sûre de ne pas manquer de foi dans le Nom du Seigneur Jésus pour eux.
Me restent la force face à toute adversité, l’assurance de mettre ma foi dans le vrai Dieu – le Père, le Fils et l’Esprit Saint – et une paix intérieure qui résiste à toutes les épreuves de ma vie, qui vraiment ne manquent pas. Plus l’âme est établie dans une forte relation d’amour avec son Seigneur, et plus le Mauvais s’acharne contre son quotidien et celui de ses plus proches. Mes enfants pourraient en témoigner avec moi, eux qui sont toujours protégés dans les dangers qui les guettent, mais qui voient se multiplier dans leurs vies respectives les situations d’injustice ou de trahisons subies.
Nous restent l’ardente prière, la confiance dans le bouclier qu’est pour nous la foi au Dieu de Vérité, et même la protection sûre des anges quand le danger se fait imminent.
Grâces soient rendues au Dieu vivant qui n’abandonne pas ceux qui l’aiment, quels que soient les obstacles acérés que le Mauvais jette sur leurs chemins.
Image : Vitrail de l’église Saint Gervais, Paris