En ce temps-là, appelant de nouveau la foule, Jésus lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien.
Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »
[…]
Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l’interrogeaient sur cette parabole.
Alors il leur dit : « Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur,
parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être éliminé ? » C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments.
Il leur dit encore : « Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur.
Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.
Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »
Marc 7, 14-23
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
Soyons un peu audacieux sur cet extrait d’évangile aujourd’hui, puisqu’en son temps, Jésus a été d’une audace extrême en prononçant ces paroles contre les rituels du pur et de l’impur dans sa propre tradition religieuse, notamment les interdits alimentaires si prégnants dans le judaïsme.
Dans le christianisme, nous ne connaissons plus d’interdits alimentaires.
Mais par contre, que d’interdits sexuels, en particulier visant les femmes, que de crispations sur les questions entourant la virginité des femmes, la sexualité hors mariage ou dans le remariage, la contraception, le corps des femmes en général !
Personne n’a donc jamais eu l’idée de transposer au féminin cette parole de Jésus ? Il nous a enseigné :
“Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur.”
Et si je dis ceci, je scandalise ?
“Rien de ce qui est extérieur à la femme et qui entre en elle ne peut la rendre impure. Mais ce qui sort de la femme, voilà ce qui rend la femme impure.”
Entendu bien sûr non pas ses menstruations (autre obsession religieuse…) mais les élans de son cœur quand ils sont mauvais : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.
Et encore faut-il honnêtement reconnaître que ces travers-là, du moins pour quelques-uns d’entre eux, sont bien plus souvent masculins que féminins…
Alors oui, je m’avance sur ce terrain contesté par toutes les traditions religieuses : la virginité, la continence hors mariage n’est pas LA marque de pureté féminine insurpassable. Chacun connaît des femmes vierges insupportables voire méchantes. Chacun connaît des femmes délicieusement humaines et justes quels que soient leurs états de vie : mariées ou non, divorcées ou non, remariées ou non… La pureté d’un cœur féminin n’a rien à voir avec l’état de son hymen avant ou hors mariage. Je le dis avec force. Qui osera prétendre qu’une religieuse violée – et parfois c’est par un prêtre ! – est désormais moins pure de cœur et d’amour pour le Christ qu’une religieuse demeurée, par vocation et par chance, vierge dans sa consécration ?
Je crois bien plutôt que si les hommes de religion, dans toutes les traditions, sont parfois obsédés par la virginité des femmes, c’est parce qu’elle les rassure : une femme qui n’a pas été approchée de trop près, trop intimement et trop longtemps par un ou des hommes ignore un peu plus qu’une autre ce qu’ils peuvent dissimuler en leur être profond en matière d’inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.
Image : La décollation de Jean-Baptiste Petrus Comestor, Bible historiale, Meermanno Koninklijke Bibliotheek, La Haye
2 commentaires
🙂 Vous me faites rire à chaque fois. Je le dis avec amitié, vous avez un sérieux problème avec les hommes. La virginité est pourtant un sujet qui touche tous les genres. Affranchissons nous des carcans des autres. Que l’Esprit de pureté soit avec nous, nous tous.
Sérieux, vous me plaisez beaucoup… Je reviendrai… 🙂 bises.
Bonjour Ghisca, vous êtes la bienvenue ici, merci pour ces deux commentaires ! Vous me faites sourire vous aussi…
Honnêtement, je ne pense pas “avoir un problème avec les hommes”, surtout au sens détestable que l’on met habituellement derrière ces mots. Disons que, par expérience, je suis fort lucide ! Mais surtout, connaissant profondément le Christ Jésus, je mesure la très grande différence entre lui et nos frères en humanité, et c’est un point de non-retour… 🙂
Et comme je l’ai souvent écrit, la suprême liberté, c’est de s’affranchir du regard d’autrui, a fortiori, ne pas craindre de déplaire. Je m’exprime librement ici car je ne cherche jamais à séduire qui que ce soit, seulement à amener autrui à se poser les bonnes questions. Et tant mieux si vous ne lisez nulle part ailleurs ce que vous trouvez ici : la nouveauté sans rapport avec la mondanité, c’est la marque de l’Esprit !
Bien cordialement,