Quelqu’un s’approcha de Jésus et lui dit : « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? »
Jésus lui dit : « Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Il n’y a qu’un seul être qui soit bon! Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements.
— Lesquels ? » lui dit-il. Jésus reprit : « Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage.
Honore ton père et ta mère. Et aussi : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Le jeune homme lui dit : « Tout cela, je l’ai observé : que me manque-t-il encore ? »
Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. »
À ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.
Matthieu 19, 16 – 22
Il est bon de relire cet Evangile et de le méditer. Sur un blog catholique qui a actuellement beaucoup d’audience, j’ai exprimé mon désaccord avec cette idée très moderne du “tous pardonnés, tous au ciel”. Comme si nous voulions nous rassurer, dans nos vies si infidèles à ces commandements de base, avec un Jésus ayant pour unique attribut la miséricorde et presque indifférent à la justice. C’est mal lire l’Evangile que de croire que le Christ ne pose pas certaines exigences pour que nous soyons véritablement de ses disciples.
Et comme on fête aujourd’hui saint Bernard de Clairvaux, je vais le citer :
SOIXANTE-QUINZIÈME SERMON
« Ils ont multiplié leurs infirmités et ensuite ils ont précipité leurs pas (Ps. XV, 3).» Pourquoi les hommes diffèrent-ils de faire pénitence pendant la vie et fondent-ils tant d’espérance sur leur dernière confession ? Comment peuvent-ils penser que dans le court intervalle d’une heure il leur sera possible de rappeler à eux tous les membres de leur âme, dont les concupiscences et les désirs se sont répandus dans tout l’univers, et se trouvent attachés par une sorte de glu dans tous les lieux du monde ? Je ne dis pas, dit le Seigneur, que je ne sauve point quelques-uns de ces hommes, car je puis en un moment rappeler tout à moi ; mais « je ne les réunirai point pour des sacrifices sanglants (Ibid. Z5), » c’est-à-dire je ne réunirai point ceux qui persévèrent dans le sang jusqu’au jour où le nombre de leurs infirmités force le péché à les quitter, plutôt qu’il ne les force à quitter eux-mêmes le péché. Je ne rassemblerai pas beaucoup de ces gens-là, dit le Seigneur. S’il m’en souvient bien, dans toutes les Ecritures, on ne trouve que le larron de l’Évangile qui ait été sauvé ainsi : ne vous laissez donc point aller à l’espérance périlleuse, d’une pareille grâce, car non seulement l’esprit souffle où il veut, mais il ne souffle que quand il veut ; il ne lui est pas difficile de donner, en un instant, une contrition parfaite, quand il y en a tant d’autres qui s’exercent à en avoir une pendant si longtemps. D’ailleurs, qui vous dit que celui que vous méprisez comme vous le faites, voudra vous venir ainsi en aide ? Sans doute, l’esprit de sagesse est plein de bonté, mais il ne saurait délivrer celui qui s’est maudit de sa propre bouche (Sa. I, 6); or, écoutez celui qui se trouve en ce cas : « Maudit celui qui pèche dans l’espérance du pardon. »
Source : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/bernard/tome04/sermdiv/sermdiv075.htm
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