En ce temps-là,
comme Jésus était entré à Capharnaüm,
un centurion s’approcha de lui et le supplia :
« Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé,
et il souffre terriblement. »
Jésus lui dit :
« Je vais aller moi-même le guérir. »
Le centurion reprit :
« Seigneur, je ne suis pas digne
que tu entres sous mon toit,
mais dis seulement une parole
et mon serviteur sera guéri.
Moi-même qui suis soumis à une autorité,
j’ai des soldats sous mes ordres ;
à l’un, je dis : “Va”, et il va ;
à un autre : “Viens”, et il vient,
et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. »
À ces mots, Jésus fut dans l’admiration
et dit à ceux qui le suivaient :
« Amen, je vous le déclare,
chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi.
Aussi je vous le dis :
Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident
et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob
au festin du royaume des Cieux,
mais les fils du Royaume seront jetés
dans les ténèbres du dehors ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Et Jésus dit au centurion :
« Rentre chez toi,
que tout se passe pour toi selon ta foi. »
Et, à l’heure même, le serviteur fut guéri.
Matthieu 8, 5-13
Textes liturgiques©AELF
Merveilleuse parole de Jésus, qui vient en outre de louer la foi du centurion romain :
“Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi.” Matthieu 8, 10
Comprenons bien à ces extraits médités ce jour en Eglise que notre Dieu Trinité n’aime rien tant en nos âmes qu’une foi entière, confiante et sincère. C’est ce que le Père a chéri en Marie dont nous fêtons aujourd’hui le cœur tout entier tourné vers Lui. A la promesse de concevoir sans aucune intervention d’un homme – ce qui semble impensable encore 2000 ans plus tard à nombre de nos contemporains, et même à des théologiens, clercs ou pasteurs qui n’en pensent pas capable le Très-Haut – Marie répond avec foi et candeur “que tout m’advienne selon ta parole” (Luc 1, 38).
Marie a cru, et la promesse du Très-Haut s’est accomplie en elle, Dieu ne réclamant d’elle rien d’autre qu’une foi absolue et confiante. Le mystère de la conception de Jésus s’accomplit par la foi de Marie qui ne tergiverse pas de manière terrestre et biologique. L’incarnation du Fils de Dieu advient grâce à la confiance de cette toute jeune vierge qui préfèrera la parole du Dieu d’Israël au confort de fiançailles sans accrocs, et qui affrontera courageusement le projet de Joseph de la répudier pour adultère.
Voilà la foi que Dieu attend de nous : mettre sa Parole au-dessus de tout, mettre, comme le centurion romain, la confiance dans la puissance du Verbe au-dessus de tout. Quand le Dieu Père, Fils et Saint Esprit reconnaît en notre cœur une telle foi et nous fait une promesse inimaginable, c’est notre confiance sans faille qu’il espère, c’est notre détermination à affronter tous les obstacles humains quels qu’ils soient qu’il suscite.
Nous pouvons bien, par confiance en Lui et en Lui seul, perdre crédit, réputation, situation sociale, confort, famille, mari, enfants… tout nous est possible, du moment que nous tenons comme unique vérité sa Parole et sa Promesse. Car toujours celles-ci s’accomplissent, et comme à Marie pleine de foi, il nous sera rendu dès cette vie et dans son prolongement d’éternité infiniment plus qu’au centuple.
« Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi. »
Amen, viens dans ta Vérité Seigneur Jésus, ne tarde plus !
Image : Le Christ et le centurion, Sebastiano Ricci XVIIIe Musée Capodimonte, Naples