Mes amours ont été une succession de renoncements, parfois très douloureux.
Plus je considère les événements de ma vie, et plus je me rends compte que le couple, ce n’était pas pour moi.
C’est d’ailleurs l’homme que j’ai le plus aimé qui me l’a dit un jour, un peu médusé :
“Tu es une femme qu’aucun homme ne peut contenter.”
Et il disait vrai.
Avec l’amitié, c’est très différent. L’amitié tient une place immense dans ma vie. Il y a dans mon coeur une immense cohorte d’amis, ceux qui ont compté, ceux qui comptent, ceux qui compteront. Aucun ami ne peut jamais s’effacer de mon souvenir. Je regarde les photos de classe et je me souviens de tous les prénoms. Parfois c’en est presque gênant : je me rappelle au souvenir de telle personne, qui se demande de quelle vie antérieure je débarque. Il ou elle ne se souvient plus très bien. Moi si !
Il suffit que je décèle en une personne quelque chose d’humain, de touchant, de sensible, une fragilité ou une force avec laquelle je pourrais entrer en relation, et déjà je l’espère comme ami.
L’amitié s’installe-t-elle, je suis comblée.
Oh, on n’a pas besoin de se voir souvent ! J’ai des amis avec lesquels des silences de plusieurs années se glissent entre deux contacts, on ne sait pas vraiment pourquoi ni comment, mais la flamme de l’amitié renaît de la braise dès qu’un événement surgit pour la ranimer.
J’aime informer mes amis des petits et grands événements de ma vie de maman, de ma vie tout court, je me réjouis quand la réponse arrive, je suis triste quand c’est le silence qui répond.
Depuis huit ans que je navigue sur internet, la cohorte de mes amis a encore immensément grandi. Aux détours d’un forum de discussion, j’ai été touchée par telle personnalité, tel parcours, telle souffrance qui m’a émue, telle bonne nouvelle qui m’a réjouie. Que ce soit sur les forums “psy” ou les forums chrétiens, il y a un système de vases communicants : on s’est connus sur tel forum, et on se retrouve sur tel autre. Tiens, c’est un autre pseudo, mais je le, la reconnais : c’est bien lui, c’est bien elle ! Comment vas-tu ? Pourquoi ne te manifestais-tu plus ?
Le forums vivent et meurent, mais les amitiés demeurent.
J’ai franchi avec peu de ces amis le pas de les rencontrer dans la “vraie vie”. Ceux-là comptent encore plus après.
Mais pour tous les autres, ce n’est pas de l’amitié au rabais. Ils comptent vraiment pour moi.
Alors, à tous ces amis qui se reconnaîtront, je veux dire un grand merci, merci tout simplement d’être mes amis !
5 commentaires
C’est vrai, tu as toujours cette attention aux autres, qui t’amène naturellement vers l’amitié. Tes amis forment un bouquet immense à présent, mais tu sais faire durer l’amitié bien plus qu’une floraison !
Cathy-qui-en-sait-quelque-chose… 🙂
Rien que pour toi!
http://www.youtube.com/watch?v=2oXDQF8rEpU
C’est beau, merci Bernard ! Et les chats tigrés sont mes préférés !
Merci pour ce beau texte! Ta sincérité fait que toi aussi tu comptes beaucoup pour tes amis.
C’est intéressant, ta perspective sur l’amitié.
Tu as de la chance d’avoir une mémoire comme ça, je trouve.
Je n’ai pas beaucoup d’amis maintenant, mais j’ai la capacité de faire des amis dans l’espace d’une rencontre, même très courte, et ça me plaît beaucoup aussi. Ensuite, on se quitte, souvent pour ne plus se revoir, mais ce n’est pas grave.
En ce moment, je tiens énormément à ma solitude, et la cultive. Elle ne me fait plus souffrir ; au contraire, elle est une richesse.
C’est chouette que le mot “amitié” puisse recouvrir des sens si différents, pour des personnes différentes, n’est-ce pas ?