Exode 3, 1-8a. 10. 13-15
Psaume 102
1 Corinthiens 10, 1-6.10-12
Luc 13, 1-9 :
Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.
Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »
Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas.
Il dit alors à son vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?”
Mais le vigneron lui répondit : “Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.” »
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La deuxième partie de cet évangile est magnifique, elle me touche dans ma vie personnelle, d’ailleurs je l’avais déjà commentée ici :
https://www.histoiredunefoi.fr/partages/5958-quelquun-avait-un-figuier-plante-dans-sa-vigne-luc-13-6
Par contre, j’ai constaté en écoutant ou lisant des homélies depuis hier que le commentaire de Jésus sur les différents drames survenus en son temps mettait les prédicateurs mal à l’aise, parce que ce ne sont vraiment pas des paroles mièvres de Jésus. “Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.”
Au lieu de chercher à contourner la phrase de mille et unes façons, tenons-nous la pour dite !
Nous avons tendance à interpréter ces textes en nous mettant au centre : la vigne, c’est l’Eglise, le figuier, c’est moi, le vigneron, c’est le Christ. Interprétation certainement juste, mais je voudrais souligner un point : le maître de la vigne – Dieu – ne trouve pas de fruit sur le figuier pendant trois ans, alors le vigneron lui demande un petit délai supplémentaire, et c’est ainsi en effet que le Christ agit avec nous : dans nos errements spirituels et existentiels, il est avec nous d’une infinie patience. Il nous laisse des délais et encore des délais…
Mais je voudrais dire aujourd’hui, au risque d’en choquer certains, que le temps de l’Eglise terrestre n’est pas éternel ! Et d’ailleurs Paul le souligne en 1 Corinthiens 10, 11 : Ce qui leur est arrivé devait servir d’exemple, et l’Écriture l’a raconté pour nous avertir, nous qui nous trouvons à la fin des temps.
Il y a une fin des temps de l’Eglise terrestre, et comme le Christ nous a promis qu’elle demeurerait jusqu’à son Retour en Gloire, la fin des temps de cette Eglise coïncidera avec ce retour. Or, qui l’attend ? Les non-croyants me riraient en pleine figure. Mais le pire, c’est que la majorité des catholiques pratiquants aussi ! Quant aux baptisés qui considèrent que leur baptême ne les a engagés à rien du tout vis-à-vis du Seigneur et de leur prochain, je ne sais pas si Dieu considèrera éternellement ces figuiers stériles avec mansuétude, leur accordant un temps indéfini, de génération en génération, pour leur réelle conversion. C’est l’hédonisme qui domine dans nos sociétés occidentales, et non la foi ! Et quand saint Paul parle d’une apostasie majeure (2 Thessaloniciens 2, 3 ), je pense que malheureusement, nous sommes plongés en plein dedans !
Le vigneron réclame une année au maître de la vigne pour amender la terre autour du figuier stérile. Ne bénéficions-nous pas d’une année exceptionnelle pour faire retour à Dieu avec ce Jubilé de la Miséricorde ?
Je sais bien qu’il est de bon ton, dans notre pays, de faire de l’humour sur le sacrement de confession et de Réconciliation. Comme si cela, hors quelques cercles pratiquants – et mal vus – constituait une pratique ancestrale et périmée, risible et inutilement humiliante.
Je nous trouve bien sourds et bien aveugles. Nous n’avons ni l’excuse de l’illétrisme, ni celle de l’inaccessibilité des Ecritures. D’ailleurs, sur internet, la Bible est consultable dans toutes ses versions. Encore faut-il s’y intéresser et la prendre pour une parole tout à fait sérieuse !
Il tombe tous les jours des tours de Siloé et les actualités nous rapportent quotidiennement des massacres injustes. Qui les lie à l’urgence de la conversion ? Et s’il ne nous était plus donné des siècles, voire des années pour faire enfin retour à la vérité des Evangiles, et attendre véritablement le retour du vigneron de nos âmes ?