En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi.
Si vous apparteniez au monde, le monde aimerait ce qui est à lui. Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous.
Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre.
Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé. »
Jean 15,18-21
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Actualité saisissante de cette parole du Christ Jésus ! Elle n’est pas figée dans le passé, elle n’est pas destinée aux seuls disciples contemporains de Jésus, mais à tous ceux qui ont mis au premier plan de leur vie sa Parole.
Je crois que de nos jours, on peut discerner profondément ce qu’est “le monde” au sens johannique. C’est d’une part le tourbillon d’évolutions technologiques dans lequel nous sommes tous pris, qu’on le veuille ou non, évolutions qui nous poussent à une frénésie de consommation et qui engendre des stress multiples que nos aïeux ne connaissaient pas. Ce monde de la technologie nous laisse aussi très vite “sur la touche” si nous n’avons pas les moyens financiers ou les capacités intellectuelles d’en suivre les évolutions constantes. A peine s’est-on habitué à un objet qu’il est déjà obsolète. Nous sommes contraints à une remise en question permanente, que ce soit dans notre vie quotidienne ou professionnelle. De quoi perdre sa sérénité.
Autre aspect du monde, c’est ce qu’on peut appeler aussi la “pensée unique”. Le bien et le mal revisités à l’aune de la modernité. C’est particulièrement criant ces dernières années en France. Il faut réellement mener une lutte intérieure pour ne pas tomber dans le piège des idéologies faciles – assujetties, souvent, à l’évolution des techniques et des mœurs.
Qui veut résister à cette hégémonie des valeurs du monde n’a que l’Evangile pour phare. Revenir encore et encore à la Parole du Christ. La comprendre dans notre quotidien. Ce n’est pas facile pour tout le monde, il est vrai que les paraboles de Jésus sont souvent rurales et liées au temps dans lequel il s’est incarné. C’est la responsabilité de ceux qui ont des clés de compréhension des Ecritures que de se mettre à la portée des chercheurs de Dieu ou des “recommançants”.
Autre point fort de cet extrait d’évangile que je voulais souligner, c’est que le Christ se choisit des disciples. Oui, il les choisit. Encore une réalité de foi qui est très mal perçue par nos contemporains. Ils tolèreraient à la limite un Dieu qui résoudrait tous les problèmes du monde et exaucerait tout un chacun quelle que soit sa demande, mais un Dieu qui choisit telle ou telle personne pour l’aider à poursuivre son œuvre rédemptrice, cela leur semble insupportable, voire scandaleux.
C’est pourtant tout le sens du mot “vocation”. Dieu nous connaît intimement, il choisit et il appelle. Nous sommes ensuite libres de notre réponse.
Les vocations peuvent susciter à peu près tous les sentiments chez l’entourage : une vague admiration, peut-être. Beaucoup de méfiance et d’incompréhension, voire de moqueries. Souvent, aussi, de la jalousie spirituelle.
Ce n’est pas rien d’avoir été choisi par le Seigneur ! Mais à quelle folle exigence cela nous soumet en retour ! Il faut cesser de croire qu’une vocation est un chemin bordé de roses. Toutes, elles ont des épines. Et que de souffrances spirituelles et de persécutions sur le chemin d’une vocation authentique !
Pour autant, une fois qu’on a compris qu’on n’appartenait plus au monde, il reste la délicieuse proximité avec le Seigneur, et son soutien indéfectible dans notre mission d’évangélisation.
Image : Christ et saint Jean Giotto