Amos 8, 4-7
Psaume 112
1 Timothée 2, 1-8
Luc 16, 1-13
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. Luc 16, 13
Seigneur Jésus, que cette parole est vraie ! J’ai pu l’observer tant de fois dans ma vie !
Mais que ce soit la richesse ou la pauvreté, aucun de ces deux extrêmes, du moins quand on a une famille, ne permet d’atteindre la sérénité par rapport à la question de l’argent.
En a-t-on beaucoup, on est en souci pour l’investir et il faut se fixer des priorités dans les dépenses, être aussi en recherche permanente de l’objet à acquérir ou de la dernière ruse pour payer moins d’impôts. Cela peut devenir une préoccupation permanente, qui coupe de la vie réelle, du prochain et bien souvent de Dieu. A-t-on beaucoup d’argent, on se met à détester certains passages de l’Evangile, et pourquoi pas, l’Evangile tout entier et la personne du Christ avec lui.
La pauvreté des religieux est un peu une utopie quand on a une famille. Quel parent ne pourra comprendre l’angoisse de ne pouvoir nourrir, habiller, laisser les talents de ses enfants s’exprimer dans une activité, et plus tard, assurer leur avenir en finançant leurs études ? Tout cela représente un budget très conséquent, et quand on est de la classe moyenne, il n’y a pas d’aide, il faut tout assumer soi-même.
Alors le manque d’argent peut devenir aussi une préoccupation au sujet de l’argent, et on n’y pense pas forcément moins qu’en en ayant beaucoup. Il existe en effet une pauvreté cachée, invisible, dont on ne parle jamais. Pas la pauvreté des SDF, des sans emploi ou des migrants, celle-ci est dans toutes les homélies. Non, il y a la pauvreté de tous ceux qui la cachent par dignité, qui ont un toit – qui leur coûte fort cher – et qui travaillent dur pour payer d’innombrables factures et d’incontournables crédits à la consommation – quand survient une dépense inopinée et qu’on n’a aucune économie, cela reste bien souvent la seule solution… Cette pauvreté-là est taboue, car elle prouve que dans notre société, même avec un vrai métier dans les mains, on peut vivre très difficilement au quotidien même en n’ayant pas “l’allure” de la pauvreté. C’est bien souvent le lot des mamans solo. Qui en a déjà entendu parler dans une homélie ?
Par rapport à l’argent, je crois qu’il n’y a qu’une bonne solution : le juste milieu, le juste assez. Pouvoir payer toutes ses factures et accompagner ses enfants dans leurs vocations. On n’a besoin de rien de plus, finalement. Mais parfois, en sacrifiant toute sa semaine à son travail, on voudrait pouvoir avoir au moins cela…