En ce temps-là, Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi.
Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Jean 6,51-58
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
Jésus est allé avec ces mots-là à l’extrême de sa prédication. Preuve en est que cet extrait d’évangile incommode encore beaucoup de monde, 2000 ans après, et même les chrétiens, et même, parmi eux, certains catholiques, qui sont pourtant censés croire à la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie et en vivre.
L’Evangile de Jean nous enseigne que tout de suite après ces paroles, beaucoup de ceux qui le suivaient l’ont abandonné. Nous lirons cet extrait dimanche prochain :
Jean 6,60-69
En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Contrairement à mes habitudes, je prends un peu d’avance sur la liturgie et je vais m’appuyer aussi sur l’Evangile de dimanche prochain, le 26 août.
Dans mon billet de blog du 14 août 2018 https://www.histoiredunefoi.fr/blog/9513-lettre-ouverte-a-marie-mere-de-notre-seigneur-jesus-christ j’ai incommodé, choqué, scandalisé certains catholiques. Je ne viens pas m’en excuser, car ce que j’ai écrit la veille de l’Assomption, je l’assume totalement. J’assume toujours ce que j’écris ici, c’est longuement médité et prié, parfois pendant des années, avant d’être exprimé par écrit sur ce site, l’écrit étant mon moyen d’expression religieuse. Au quotidien, de vive voix, je suis en effet très discrète sur ma foi et mes convictions spirituelles.
J’ai une conviction profonde, née de ma très grande proximité avec le Seigneur Jésus dans mon oraison et confirmée par tout mon chemin de vie, y compris dans ma généalogie : ma route est symétrique à la sienne. Là où il marchait, Fils de Dieu, d’une vie relativement paisible à sa Passion, je sors, fille de Dieu par le baptême, d’une très longue passion – au sens de souffrance injustement subie depuis l’instant de ma conception – pour aller vers la joie de la justification. Et toute ma vie trouve son écho dans l’Evangile, en miroir. Là où il a été homme, je suis femme. Il a parlé, j’écris. Il était pressé par les foules, je vis dans une relative solitude. Il a été chéri dès sa naissance, je fus quant à moi une déception pour presque tout le monde. Il a souffert sur la Croix le martyre dans sa chair donnée pour nous, pécheurs. J’ai vécu le martyre, jusqu’à l’internement psychiatrique il y a presque vingt ans, dans mon âme donnée en offrande expiatoire pour le blasphème contre l’Esprit.
Et je sais en cet instant-même que mes lecteurs récriminent contre moi. « Cette parole est orgueilleuse ou délirante ! Qui peut l’entendre ? »
Je sais que vous êtes scandalisés, à me lire. “Celle-là, pour qui se prend-elle ?”
Je ne me prends pour personne d’autre que qui je suis.
Je pose une simple question : le blasphème contre l’Esprit Saint est-il pardonné en Jésus ?
Si c’est non, qui en assume la rédemption ?
Qui a immolé sa vie, son honneur, sa réputation et jusqu’à son mariage, pour que soient pardonnées un jour devant Dieu toutes les contre-vérités doctrinales assénées depuis des siècles et causes de bien des tourments profonds, notamment pour les femmes et tous ceux qui sont considérés comme “hérétiques” ? Qui a suivi pas à pas le Christ dans son chemin de croix, non pas dans le sang versé mais dans des torrents de larmes, non pas dans une chair immolée mais dans un esprit brisé et broyé ?
J’ai aujourd’hui une âme tout à fait paisible.
Je l’ai dit, mon chemin est symétrique au sien. Il a marché vers une mort infamante, j’avance pas à pas vers la justification.
Et que tous ceux qui veulent maintenant décidément s’éloigner de moi sachent qu’au jour où le Christ se révèlera, je serai justifiée.
Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ; il est pour moi le salut.
Isaïe 12, 2
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Comment fais-tu pour le discernement ?
J’ai une accompagnatrice spirituelle religieuse apostolique qui découvre petit à petit ce que j’ai à exprimer, mais qui me qualifie, sur la base de ce qu’elle sait déjà, de “véridique et authentique”. J’ai aussi plusieurs amis prêtres très chers, qui ne me lisent pas forcément ici, mais qui me connaissent “dans la vraie vie” et savent qu’ils peuvent me faire confiance en toutes choses. C’est important pour moi, cela me rassure quant à mon propre vécu spirituel. Ces amis-là et moi, nous prions beaucoup les uns pour les autres.
C’est important en effet car il est très rare que Jésus dise des choses qui vont à l’encontre de l’enseignement de l’Eglise.