Voilà donc un an que j’ai écrit les premières lignes de ce témoignage.
Un an que je le mûris en moi, que la nécessité de le partager devient plus pressante. Car je ne peux côtoyer une souffrance psychique sans éprouver de la compassion, sans avoir envie de témoigner que l’on peut émerger de ses décombres pour renaître plus fort qu’avant.
Un an que je mûris aussi dans ma foi, et que ma vocation se précise. Ceux qui me connaissent le savent, je ne suis pas douée pour parler ouvertement de Dieu, en parler de vive voix. Sur ma foi, je suis plutôt du genre discrète dans le milieu dans lequel j’évolue. Ma foi est tout intérieure. Je consacre de longs moments à l’oraison, à la méditation des Ecritures, je vais à la messe plusieurs fois par semaine. Peu le savent, sinon ceux qui m’y côtoient, et c’est très bien ainsi.
Quand il s’agit d’écrire, c’est autre chose. Par l’écriture, j’ai toutes les audaces, et dans ce que j’écris, je suis vraiment moi-même, sans être entravée par la parole orale qui ne m’est pas toujours facile. Infiniment plus vraie et plus fidèle à qui je suis en profondeur.
Alors ceux qui me connaissent dans la vie courante vont être surpris, car voici que je fais violence à ma pudeur pour me livrer entièrement. Je mets ma vie sur internet. Ce n’est pas une démarche facile. Ce n’est pas de la provocation. Ce n’est pas une recherche d’une quelconque reconnaissance. Et d’ailleurs je voudrais que l’on se comporte après m’avoir lue exactement comme on s’est comporté avec moi jusque là. Je veux rester la même, dans la même vie, dans la même discrétion, dans la même intériorité.
Ma vie est toute simple et je l’aime telle qu’elle est, là où je suis. Je suis profondément heureuse.
Il y a seulement cette nécessité de ne pas garder pour moi ce qui pourrait éclairer autrui.
“On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau.” Matthieu 5, 15