Qui me connaît sait que je suis aussi éloignée de la superstition que Jérusalem l’est de Babylone. Mais il y a des petites coïncidences de la vie que je saisis comme autant de signes sur le chemin parfois escarpé de la prière d’intercession.
Et ainsi, confiant récemment à une communauté de bénédictins une demande de prière qui m’est très chère, je me suis mise à faire quelques recherches sur la puissance de saint Benoît, dont j’ai pris pour devise le magnifique conseil “Ne rien préférer à l’amour du Christ.” De lien en lien, je découvre qu’il existe une “médaille de saint Benoît”. Et si je ne suis guère adepte habituellement de ce genre de breloque, j’ai quand même lu avec intérêt tout ce que je trouvais au sujet des inscriptions pour le moins mystérieuses de cette médaille qui remonte vraisemblablement au Moyen Age – saint Benoît de Nursie, fondateur du monachisme occidental, étant quant à lui mort en l’an 547. Et ainsi, j’ai appris que mises bout à bout, les lettres donnaient cette sentence étonnante :
« Que la sainte Croix soit ma lumière et que le Démon ne soit pas mon chef. Retire-toi, Satan. Ne viens pas me conseiller tes vanités. Le breuvage que tu verses est le mal. Bois toi-même tes poisons. Paix ».
Il se trouve que je suis de ces catholiques qui ne professent pas l’inexistence du Démon. Je ne me le figure pas avec des pieds crochus et une barbichette, mais il a déjà suffisamment perturbé ma vie, à mon corps défendant, pour que je sache qu’il est malheureusement bien réel, entité funeste qui se glisse subrepticement dans les créatures qui – consciemment ou non – veulent le plus grand mal à ceux qui recherchent avant toute chose la justice et n’ambitionnent, dans la vie, que l’unique sainteté. Le Mauvais, vraiment mauvais, je l’ai discerné bien souvent ici ou là et je le hais avec toute la force de ma foi.
De là à me procurer cette médaille, il y a un pas que je ne voulais pas franchir trop promptement.
Or, il se trouve que samedi soir, une amie m’avait invitée à une célébration eucharistique avec une communauté dont elle fait partie. Et qu’un autre membre de cette communauté covoiturait avec nous. Il était fort loquace, son verbiage partant un peu dans tous les sens, mais sur un fond de foi vécue et de volonté de prier pour ses proches. Et à un moment, sans que je sache pourquoi, il se tourne vers moi et me dit qu’il porte toujours sur lui une “croix de saint Benoît ” parce qu’ “on ne sait jamais”. Je demande à la voir, c’est une grande croix du Christ avec la médaille de saint Benoît derrière sa tête. Et de m’expliquer où il se l’était procurée : un sanctuaire pas loin de chez nous.
Seigneur, tu le sais, ce genre de petit clin Dieu ne m’échappe pas ! En quelques jours, j’entends parler deux fois d’une médaille catholique dont j’ignorais jusque là l’existence et la signification…
Eh bien, mes pas m’ont portée dimanche vers ce sanctuaire, pour une belle messe et un petit tour à la boutique. Et j’en suis revenue avec une bougie de neuvaine à Saint Benoît et deux exemplaires de la fameuse médaille. La bougie brûle, et je retrouve le goût de la prière d’intercession vers ce grand saint que j’aime tant, pour lui dire ma gratitude devant 1500 ans de vocations bénédictines et monacales en général, et lui confier mes intercessions du moment, selon les charismes qui lui sont reconnus.
Et déjà, un exaucement !
Béni sois-tu, Saint Benoît, et bénis soient tous tes fils et filles fidèles à ton incomparable Règle !
https://fr.aleteia.org/2016/03/31/la-puissance-de-liberation-de-la-medaille-de-saint-benoit/