Ces derniers temps, je rêve de toi toutes les nuits. Je te rêve joyeuse, facétieuse, rieuse comme tu ne l’étais pas, ou si peu ! Je te rêve dans le quotidien d’une vie toute simple, une vie heureuse mais avec toi. Je te rêve près de nous, sans rupture, dans ta maison, dans des sorties pleines de surprises, dans des conseils pratiques que tu nous donnes avec simplicité, dans ta présence qui n’aurait pas cessé.
Ce ne sont que des rêves, et pourtant c’est bien toi ! Déchargée du poids des ans et de la souffrance. Déchargée de cette gravité qui t’imprégnait tout entière, à cause d’une enfance difficile, d’une mère tyrannique, d’une absence cruelle de confiance en toi-même.
Je te rêve ainsi, simple et heureuse, humble et rayonnante.
Qui me prouvera que ce n’est pas toi qui me visites telle que tu es devenue, vraie, récompensée, enfin toi-même ? Qui me prouvera que tu ne m’envoies pas le joyeux message de ta vie nouvelle, délivrée que tu es de toutes les chaînes du monde et des blessures anciennes ?
Depuis dix ans, je ne t’ai jamais pensée ailleurs que près de Lui, mon Bien-Aimé, notre frère et Sauveur. En Lui tu as déjà trouvé toute consolation, et moi tout réconfort, toute espérance de te revoir telle que dans mes rêves nocturnes, joyeuse et aimante.
Tu as eu quatre arrière-petits-fils dont tu aurais été si fière !
Tu es la source indélébile dans tous nos cœurs.
Dix ans aujourd’hui, dix ans déjà.
Maman !