Depuis que j’écris sur ce site, c’est-à-dire depuis huit ans, et depuis plus longtemps encore, je me suis faite l’avocate des métiers de service à la personne en opposition à ceux qui consistent à générer de l’argent et des biens plus ou moins utiles à notre vie quotidienne. En 2012, je relevais déjà dans un billet en lien ci-dessous que notre société occidentale fonctionnait de manière inversée, c’est-dire-dire que les métiers de soins à la personne étaient les plus mal rémunérés – aide-soignant(e)s, aides à domicile, personnels d’entretien des lieux publics et privés, gardiennes d’enfants… – contrairement aux métiers de la finance, du management et du spectacle qui sont certes utiles dans le type de société dans laquelle nous vivons, mais pour lesquels les rémunérations sont parfois complètement disproportionnées par rapport à l’efficience sociale.
Il me semble que la grave crise à laquelle nous sommes en ce moment confrontés avec l’explosion de l’épidémie de Covid-19 est susceptible de remettre nos valeurs en place. Plus que jamais, nous avons besoin d’hygiène, et sans les femmes de ménage et agents de service hospitalier, la situation deviendrait infiniment plus dramatique.
Il va sans dire qu’avec le confinement des plus de 70 ans, les aides à domicile sont plus que jamais indispensables et précieuses.
Que dire des aides-soignant(e)s et des infirmiers/ères ? Cette crise sanitaire serait absolument ingérable sans eux. Espérons que la nation leur en sera reconnaissante !
Quant à tout ce qui touche à la garde d’enfants, les parents vont mesurer dès après-demain le casse-tête que représentera sa quasi mise à l’arrêt.
On dit parfois : “A quelque chose malheur est bon.” La maxime me semble excessive dans la tourmente que nous traversons, avec le lot de souffrances qu’elle entraînera pour beaucoup de nos contemporains.
Mais si cette crise sans précédent dans le monde occidental pouvait nous recentrer sur les valeurs essentielles de la vie en société, si nos regards pouvaient changer sur ces personnes dévouées à autrui dans des métiers peu valorisés et très mal rémunérés, nous n’aurions pas tout perdu et aurions matière à remettre, enfin, nos fausses valeurs en question.
https://www.histoiredunefoi.fr/blog/1667-une-societe-aux-valeurs-inversees
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