Je m’amuse d’associer ces deux mots que beaucoup confondent, tout comme les fêtes auxquelles ils correspondent. Ascension, la montée au Ciel de Jésus quarante jours après sa résurrection, fêtée en mai, Assomption, la montée au Ciel de Marie en son corps incorrompu à sa mort, ou “dormition” pour les orthodoxes, fêtée le 15 août.
Si je les associe, c’est qu’hier, 15 août, j’ai fait pour la première fois l’ascension du sommet le plus proche de mon domicile, le Petit Ballon d’Alsace, qui domine fièrement ma vallée. Douze kilomètres de montée harassante en compagnie de mon fils et de ma fille aînée, un parcours de toute beauté, ponctué de forêts, prairies, auberges de montagne, troupeaux à sonnailles, paysages splendides, nuages menaçants mais ne donnant pas une goutte de pluie… Il fallait monter, monter et monter encore, le corps souffrait, le mental menaçait de lâcher, mais le sommet devenait si proche que plus rien ne pouvait entamer le désir de l’effort et de la victoire sur soi-même.
Ma fille m’avait dit avant le départ : “Tu verras, Marie t’attend là-haut !”
Alors un jour d’Assomption, je n’ai pas manqué de la supplier de me hisser jusqu’au but de ce pèlerinage éreintant.
Joie d’atteindre le sommet, d’admirer la statue de la Vierge et les vues époustouflantes, temps de pause après l’effort intense et appréhension du retour si long encore à la vue de notre village très très loin au-delà des forêts ondulantes…
Je l’avoue, le retour a été une épreuve, et pour tous les trois. De la difficulté réelle et symbolique de “redescendre de la montagne”. Les pieds et les jambes ne voulaient plus, mais étaient obligés d’avancer. Douze kilomètres encore sur huit cents mètres de dénivelé, dans l’autre sens.
Mais quelle joie aujourd’hui du défi accompli, des souvenirs montagnards plein les yeux et la tête, et de cette douce complicité avec mes enfants qui a rendu cette expédition des plus agréables malgré les difficultés qui n’ont pas manqué !