Depuis hier soir, je suis hantée par l’horreur du reportage d’ouverture au journal de 20 heures de TF1. Une journaliste s’est rendue dans les régions reculées d’Afghanistan, un pays en plein effondrement économique qui est confronté à une famine majeure. Le retrait des ONG humanitaires depuis le retour au pouvoir des talibans aggrave considérablement la situation. On voyait là des femmes en burqa n’ayant plus le droit de travailler et guettant l’aide alimentaire qui n’arrivait pas. Elles confiaient leur détresse de devoir coucher leurs enfants le soir le ventre vide. Les centres de soins de Médecins sans Frontières, seule organisation humanitaire encore présente, étaient saturés d’enfants dénutris. La caméra filmait une fillette de sept mois pesant moins de 3 kg.
Cela aurait pu suffire à l’horreur, mais non, la journaliste a en outre rencontré des familles qui avaient vendu une de leurs fillettes pour pouvoir se nourrir, et ce pour le prix de 500 euros ! Les mamans en pleuraient, les pères envisageaient la vente d’une autre de leurs filles faute de farine et d’huile dans leurs réserves. Certaines de ces fillettes promises à la vente, des bébés ou encore des petites filles trop jeunes pour être cédées après la tractation, étaient filmées, le regard vide, une indicible tristesse sur le visage. 500 euros ! Le prix de la vie d’une fillette en Afghanistan, que des parents déboussolés par l’extrême précarité, un régime politique entretenant la haine de la femme et la résurgence de coutumes ancestrales sont prêts à sacrifier pour nourrir leurs garçons ! Et ce sans savoir ce que sera la vie de leurs filles, vendues pour mariage à l’orée de leur puberté à des hommes âgés, ou orientées vers un trafic d’enfants plus large encore en direction du Pakistan. Des fillettes qui deviendront des propriétés privées vouées à l’esclavage domestique et sexuel !
Je n’arrive pas à sortir de l’accablement et de la révolte. Voilà à quelles extrémités on parvient dans ces sociétés sous le joug de dirigeants entretenant le mépris de l’identité féminine, l’idée de la supériorité de la vie d’un garçon sur la vie d’une fille, l’indifférence à la misère d’un peuple, pourvu que l’on puisse jouir du pouvoir sur autrui.
Je suis hantée par le regard de détresse de ces fillettes devenues marchandises, attendant dans l’angoisse absolue leur tour quand leur aînée a déjà disparu de la fratrie, promises au pire des destins, sans aucune arme pour s’affranchir étant donné qu’on les condamne en outre à l’analphabétisme.
Que faire ? Que faire ?
Le reportage ne proposait aucune solution d’aide. J’ai fouillé sur le net pour voir quelles organisations humanitaires intervenaient encore en faveur des enfants d’Afghanistan. Il m’a semblé que l’UNICEF était encore un rempart fiable contre cette misère absolue.
J’en appelle donc à l’humanité et à la générosité de mes lecteurs : ayons pitié de ces vies immolées sur l’autel de la famine et de l’obscurantisme, faisons un geste, aussi minime soit-il ! Il n’y a pas de petite goutte d’eau dans l’océan de la solidarité simplement humaine.
En lien, le reportage en question et le site de l’UNICEF.