Six ans presque jour pour jour après avoir rédigé l’article mis en lien ci-dessous, je suis retournée ce matin dans une laverie pour les couettes et oreillers qui ne rentrent pas dans mon propre lave-linge et vont avoir le loisir de sécher aujourd’hui au grand soleil venteux du jardin.
Et ce matin encore, une jolie rencontre à la laverie, en écho à celle racontée en 2016 dans l’autre billet.
Il y a là un charmant petit garçon d’environ 5 ans avec sa maman. Il est assis à une petite table et avec un soin extrême, sous l’œil bienveillant de la jeune femme, il colorie une citrouille en orange.
Il s’adresse à moi : ‘ “Tu vois, je fais mon cahier de vacances, il ne faut surtout pas dépasser, là, je m’applique.”
Je regarde son coloriage impeccable et je le félicite : “Tu as bien raison de te donner du mal, tu vas être bien prêt pour la rentrée !”
Il poursuit : “Oui moi je vais aller chez les grands* maintenant (*dernière année de maternelle), je ne sais pas encore quelle maîtresse j’aurai, peut-être maîtresse Vanessa, ou Sophie…” Et d’énumérer les enseignantes de son école. Je lui glisse furtivement que moi aussi, je suis une maîtresse, et que ce sera certainement super avec Vanessa ou avec Sophie.
Je m’occupe de ma lessive et lui poursuit assidument ses exercices de cahier de vacances avec sa maman fort patiente et attentionnée. De temps en temps, il contemple le roulis de leur charge de linge colorée, et puis la confidence fuse soudain : “Je fais encore pipi dans ma couche et cette nuit je ne sais pas pourquoi, j’ai fait pipi partout”. La maman acquiesce avec à peine un soupir et devant tant de franchise candide, je réponds au petit bonhomme que oui, ce sont des choses qui arrivent. Leur machine s’arrête alors, et en sortent un sac de couchage et des vêtements d’enfant. Je les devine en vacances au camping de cette petite ville. Comme ils font encore tourner le sèche-linge – et toute cette technologie intéresse l’enfant – j’attends la fin de mon propre cycle de lavage en leur compagnie.
Au moment de partir, je les salue en souhaitant au petit garçon une très bonne rentrée.
Et lui de me répondre :” Merci, à vous aussi !”
Charmant petit, il ne sait pas que cette année, la fin août ne me se stresse aucunement, et pour cause : au 1er septembre, je serai admise à la retraite ! Des enfants adorables comme ce petit bonhomme seront mon seul regret après quarante ans d’une carrière passionnée mais bien souvent, aussi, fort éprouvante.