Un échange avec une lectrice ce matin m’amène à rédiger cet article. Elle me dit revenir vers la foi chrétienne, je discerne sa joie de croire en l’Evangile du Christ Jésus qu’elle inscrit dans une foi catholique – qui est aussi la mienne – mais aussitôt se dressent des obstacles sur son chemin qui troublent la limpidité de sa conversion.
La voici à peine revenue vers une Eglise qu’on la bombarde de fausses prophéties et de pseudo-révélations. Et bien sûr, les sbires de Maria Valtorta sont à l’affût : déjà ils lui envoient des vidéos présentées comme d’indispensables soutiens de sa foi, “L’Evangile tel qu’il m’a été révélé” entendant la détourner de son goût revenu pour les Ecritures canoniques. A coup sûr, si elle sombre dans la lecture de ces interminables logorrhées, elle n’aura plus de temps pour autre chose et sera parasitée dans sa compréhension des mystères divins par le faux Jésus narcissique et moralisateur de Maria Valtorta. Beaucoup ont cédé à cette pression insidieuse des propagandistes de cette fausse mystique. Ce qui m’encourage à écrire encore et encore à ce sujet, à susciter le débat pour que l’information ne soit pas unilatérale, à poursuivre mon combat contre les faux prophètes puisque visiblement, certains chemins de recherche de la vérité mènent à mon blog…
Les défenseurs de Maria Valtorta ne sont pas les seuls prédateurs que les nouveaux convertis ont à rencontrer sur leur chemin heureux mais aussi ardu : voici les crédules de Medjugorje qui voudraient les attirer dans un onéreux pèlerinage dans ce “sanctuaire” du lucre et du mensonge, voici tous les consommateurs de “révélations mystiques” plus douteuses les unes que les autres qui entendent polluer une foi naissante et candide de super miracles et de témoignages choc en conférences ou vidéos pullulant sur le net, l’encombrer d’inutiles dévotions, pour au final détourner une quête spirituelle authentique de l’essentiel du message chrétien : foi, espérance et charité. Foi dans les Ecritures et la personne du Christ révélée à travers elles, charité des œuvres bonnes et de l’empathie qui naît de la compassion au sort de son prochain, espérance en la vie éternelle promise par le Seigneur et sa présence de tous les instants au cœur de celles et ceux qui croient vraiment en lui.
Les prédateurs des convertis entendent leur proposer autre chose : des miracles, des visions directes de l’enfer, du purgatoire ou du paradis, des recettes infaillibles pour aller au Ciel – chapelet à telle ou telle dévotion, croyance en tel ou telle mystique et lecture exhaustive de ses “œuvres”, denier à son culte, militance pour diffuser ses “visions” et autres “prophéties”… Ce business est devenu une telle jungle que je plains réellement les néo-convertis qui ne savent plus à quel “prophète” se vouer…
Si d’aventure certains d’entre eux s’arrêtent sur mes lignes, je les exhorte à la prudence et au courage de résister à ces fanatiques contemporains. Les quatre Evangiles nous sont offerts dans leur merveilleuse et inégalable sobriété. Il ne manque pas d’écrits de saints authentifiés par une longue tradition ecclésiale de référence à eux : Hildegarde de Bingen, Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila, Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux, Elisabeth de la Trinité, Edith Stein, pour ne citer que ceux auxquels personnellement je me réfère le plus.
Si on vous dit monts et merveilles de tel ou telle mystique contemporain, méfiez-vous d’emblée : ce n’est pas à l’aune de sa popularité qu’on mesure l’authenticité d’un prophète – ce qui est valable aussi pour les prédicateurs – qui dit authenticité et vérité dit immanquablement persécution voire absence totale de résonance dans la sphère chrétienne publique et les médias.