Voilà la maison vide, soudain. Elle a été un lieu de joyeuse convivialité pendant presque deux semaines. Ma fille, son compagnon, leur beau chien plein de vie, mon fils et sa compagne pour les jours de fête, des amies heureuses de se revoir ici… Joyeux tourbillon de jeunesse qui m’enchante année après année, des conversations nourries, des éclats de rire qui nous transportent dans une bonne humeur permanente, un frigo qui se remplit et se vide en un clin d’œil, la bonne chère, la vaisselle des grands jours qui n’en finit pas d’être utilisée, débarrassée, chargée, lavée, réutilisée…
Ma maison a été un heureux lieu de vie et de rencontre pendant ces jours de la Nativité. J’avoue avoir omis les célébrations de Noël, la paroisse catholique locale n’étant plus mon lieu de culte depuis six mois à présent, et mon église protestante se trouvant un peu loin, avec cette année des horaires peu compatibles avec les invitations lancées. Un vague scrupule m’a traversée : aurais-je vécu en 2023 un Noël païen ?
Mais je ne crois pas. La crèche est installée, nous n’avons écouté que des chants de Noël, traditionnels ou contemporains, ne manquant pas d’entonner avec cœur tous ceux que nous connaissions. Concorde et bonheur d’être ensemble ont prévalu, maints repas partagés avec les uns et les autres, achats solidaires aux marchés de Noël d’artisans locaux qui ont donné lieu à de beaux échanges avec eux, ou encore acquisitions dans la communauté Emmaüs, générosité de tous dans l’unique but de faire plaisir et de voir pétiller les yeux des aimés à l’ouverture de leurs cadeaux…
Non, mon Noël, bien que sans messe ni culte, n’aura pas été païen. Jésus est venu il y a un peu plus de 2000 ans pour nous porter la joie, l’espérance, la parole vraie, la vie éternelle. En ces jours où famille, amis de passage ou joints au téléphone et voisins rencontrés à diverses occasions ont tant échangé d’amour et d’amitié, de dons désintéressés et d’attentions délicates, en ces jours de tâches partagées où chacun a tenté d’éviter la fatigue d’autrui, en ces jours de grande convivialité et d’échanges profonds comme d’irrépressibles parties de rire bienfaisant, nous n’avons rien fait d’autre que de vivre de nos valeurs évangéliques ou religieuses respectives, en esprit et en vérité.
«Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres.»
Jean 13, 34-36, AELF
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Un Noël bien vivant, donc. Pourquoi pas, s’il a été vécu dans la vérité des échanges et des réjouissances ? Le scrupule religieux ? Ce sera pour plus tard. En effet, il fallait, là, se concentrer sur la joie des retrouvailles. La messe de Noël, dans la paroisse du quartier où vit ma mère, a été un peu folklorique, avec les gens autours de moi qui avait visiblement pris un apéritif avant de venir à la messe de 20H, et donc l’haleine sentait à plein nez l’alcool et le saucisson… Et juste après la communion, désertion générale, sans avoir la politesse d’attendre l’ite missa est, pour partir continuer à bambocher. Une messe plutôt “CSP+”, avec beaucoup de superficialité. Meilleurs voeux pour 2024.