Je suis originaire de Lorraine. Et institutrice. Donc doublement sous le patronage de Saint Nicolas !
Saint Nicolas comptait beaucoup dans mon enfance. Mes parents étaient très croyants, et ne nous ont pas éduquées dans des crédulités “païennes”. D’ailleurs ils étaient très démunis, et nous ne recevions pas de cadeaux à Noël, sinon ceux de nos parrains et marraines et du comité d’entreprise de mon père. La source en était clairement identifiée, et nous étions bien reconnaissantes pour ces cadeaux qui étaient d’autant plus précieux que nous n’en étions pas couvertes. Le Père Noël ne faisait donc absolument pas partie de notre paysage. D’ailleurs ma mère n’aimait pas cette croyance, sans doute une intuition très profonde de sa foi simple et confiante. Mais elle disait souvent : “Saint Nicolas, c’est un saint.” Et donc, nous avions le droit de croire en Saint Nicolas.
Comme cela se fait encore dans beaucoup d’écoles de Lorraine et d’Alsace, Saint Nicolas passait nous voir chaque 6 décembre. Jour attendu et redouté ! Car en général, il ne venait pas seul. Son redoutable compagnon le Père Fouettard était avec lui. Nous étions encouragés à bien nous tenir toute l’année, car Saint Nicolas savait tout, et c’était assez confondant de l’entendre nous féliciter ou nous réprimander pour notre comportement à l’école. Il réprimandait peu d’ailleurs, mais je n’enviais pas le garçon qui nous tourmentait à longueur d’année en récréation et qui se faisait gronder ce jour-là solennellement devant tout le monde…
Saint Nicolas était grand, avec une barbe blanche, vêtu comme un évêque. Nous devions nous avancer vers lui et il nous tendait un gros sachet de friandises. Il fallait dire “Merci Saint Nicolas” et ces mots se nouaient dans ma gorge. Mais après, c’était la joie de découvrir les bonbons, chocolats, pains d’épices et mandarines. Et puis nous lui chantions une chanson répétée avec soin pour le remercier.
J’ai cru à Saint Nicolas environ jusqu’au CP. Jusqu’à la visite fatale où il dut remettre en place son nez en plastique qui tombait. Le rêve s’évanouit.
N’importe.
Mon grand oncle s’appelait Nicolas, il était célibataire sans enfants et nous vivions au deuxième étage de sa maison. Et chaque année, le 6 décembre, il nous offrait tout un carton de friandises. Il était très bourru, et c’était sa seule manifestation de tendresse de l’année pour ces quatre petites filles qui faisaient trop de bruit au-dessus de sa tête. Et donc, la Saint Nicolas était vraiment une fête dans notre vie d’enfants pas très gâtées.
Lui aussi s’en est allé pendant mon année de CP.
Mais de ces rayons de joie de mon enfance, j’ai gardé une grande tendresse pour Saint Nicolas, et j’espère que la tradition continuera à se perpétuer dans l’est de la France, pour les écoliers sages et ceux qui le sont moins…
“Venez, venez, Saint Nicolas,
Venez, venez, Saint Nicolas,
Venez, venez, Saint Nicolas et tralala !”
4 commentaires
beaucoup de tendresse et de chaleur dans ce texte sans pretention religieuse. nous aussi on a feté la st nicolas avec Esteban mm si on est dans le sud. je me souviens avec nostalgie de cette fete qui etait tres attendue dans notre famille. Mamie nous faisait toujours des biscuits et nous offrait des bonbons. c’etait une fete tres simple mais pleine de gaieté et de sourires qui nous rappelle de bons souvenirs plein de tendresse : les fetes de famille c sacré. et c dur de ne pouvoir les feter quand on vit loin on a toujours une pincée au coeur “dommage qu’on soit pas ensemble” mais la vie continue. papa et maman ont pensé a leur maniere a embelllir la st nicolas d’Esteban en nous envoyant du chocolat, du pain d’epice et des spritz (encore une tradition de d’Alsace Lorraine). continue a nous faire partager tes emotions, j’adore ton blog
bises
Véronique, je préfère venir ici te souhaiter ” Bonne Fète” ,à l’ occasion de la Saint Nicolas, plutôt que sur le forum ..
Car Saint Nicolas, en France, c’ est une fête de la Lorraine… et de l’ Alsace( donc doublement ta fête ..
Mais, en recherchant ce matin des informations sur Saint Nicolas, j’ ai découvert qu ‘il était fêté presque partout en Europe ( sauf l’ Europe du sud.
J’ ai toujours eu beaucoup de vénération pour lui. en raison de tout le mystère qui n’ entoure, comme tout ce qui touche aux enfants !
Moi, depuis la Belgique, j’y crois encore… et il me le rend bien ! 🙂
Merci pour ton témoignage !