Une conversation avec une amie sur un forum au sujet des femmes et de l’Evangile m’a inspiré ce billet. Je ne prétends pas être représentative de toutes les femmes, je suis mère de famille, je travaille et je suis divorcée, et en outre catholique pratiquante, ce qui est plutôt rare de nos jours. Donc toute ma vision des choses est inspirée par ma propre situation. Il n’en reste pas moins que je trouve que l’Evangile est un véritable plaidoyer pour la dignité de la femme. Jésus prenait beaucoup de risques en se rangeant toujours du côté des femmes pour prendre leur défense, mais il l’a fait.
Quant à voir en quoi le christianisme reconnaît la femme pour sa spécificité, je crois qu’il faut se dépouiller un peu de l’image que renvoie l’Eglise dans la société, surtout quand on la voit de l’extérieur, à travers une presse caricaturale.
Il ne s’agit pas tant de ne reconnaître en la femme que la dignité de la mère, accomplie quand elle se consacre à ses enfants. Non, cela va plus loin. Car dans tout ce que je vis personnellement, dans une prière intense, je sais que je suis acceptée par Dieu dans le fait que je sois une mère qui travaille. Je sais même que si j’ai eu cette intuition profonde de reprendre le travail après la petite enfance de mes trois enfants, c’était pour me sortir de la dépression qui me guettait à chaque fois que je n’avais plus cette stabilité de mon rôle social par mon métier, et pour pouvoir m’assumer seule aujourd’hui.
Ce que le christianisme concède à la femme, c’est une manière différente d’aimer Jésus. Nous pouvons aimer l’homme Jésus amoureusement en notre qualité de femme. Les plus grandes mystiques, sainte Thérèse d’Avila, Hadewijch d’Anvers, Elisabeth de la Trinité, Thérèse de Lisieux étaient profondément amoureuses du Christ. Moi aussi je le suis. Et le Christ a entraîné ce qui était très mal perçu dans le monde juif et païen au début : une consécration à sa personne dans le célibat, voire la virginité. Si les premières “vierges pour le Seigneur” ont été tellement martyrisées, c’est bien parce que les hommes de leur temps ne supportaient pas ces femmes qui leur échappaient. Que l’amour pour un Dieu puisse surpasser notre nature qui nous pousse vers les hommes et jusqu’à donner la vie, c’était inacceptable dans les débuts du christianisme. Et c’est encore le sujet de tous les sarcasmes aujourd’hui, de toutes les moqueries que subissent les religieuses.
Même les hommes d’Eglise ont un peu de mal à comprendre ça, et souvent les mystiques ont été un peu persécutées par leurs directeurs de conscience, qui voyaient trop d’amour humain dans leur attachement à Jésus, imaginaient de la faiblesse coupable là où il n’y avait que de l’amour. D’ailleurs, je ne sais pas si c’est encore le cas aujourd’hui, les carmélites n’avaient droit dans leur chambre qu’à un crucifix sans le corps du Christ dessus. J’en serais bien malheureuse, moi qui aime m’abîmer dans la contemplation du Christ en croix.
J’ai compris aussi une autre différence fondamentale entre l’homme et la femme : les hommes sont des orateurs bien plus compétents que nous (je veux dire pour la manière de faire un discours, pas forcément pour le contenu). Personnellement, je suis très mal à l’aise à l’oral, assez timide devant un grand groupe, mais tout ce que je n’ai pas eu en talent oratoire, je l’ai eu en talent littéraire. Par l’écrit, je peux pleinement m’exprimer. Et pour cette raison entre autres, je ne suis pas de celles qui militent pour l’accès des femmes à la prêtrise.
Hier soir, je suis allée écouter la conférence de carême de notre Archevêque. Un vrai bonheur. D’une part, je suis en accord profond avec ce qu’il a exprimé sur le thème de sa conférence : la nécessité de la nouvelle évangélisation, mais en nous laissant évangéliser nous-mêmes d’abord, et d’autre part parce qu’il a un grand talent de parole, une belle gestuelle, j’aurais pu l’écouter encore une heure sans me lasser. Il a une manière incomparable de faire passer sa grande foi dans son discours.
Ce n’est pas forcément à ça que nous autres femmes sommes appelées. Mais en même temps l’Eglise aurait grand tort de ne pas nous entendre sur ce que nous avons à dire sur Jésus, l’Evangile et l’Eglise, sur les prises de position sociales et familiales de l’Eglise qui vont souvent à notre encontre… Alors, à défaut de nous écouter, qu’on nous lise !
Image : Le Christ dans la maison de Marthe et Marie, Jan Vermeer
22 commentaires
Je ne crois pas que la haine des hommes soit moins répandue que la haine des femmes.
Elle se manifeste autrement, c’est tout. Et je n’ai pas dit que tu haïssais les hommes.
Mais j’en vois autour de moi qui pratiquent une sacrée intolérance aux hommes.
Je trouve ça dommage. Pour tout le monde, homme et femme.
Considère l’histoire de l’humanité depuis la nuit des temps et à l’échelle du monde. Tu as de drôles d’oeillères.
Juste un petit mot pour dire qu’il y a des hommes que j’appelle… “des hommes d’Eglise”.
Ce n’est pas un compliment dans ma bouche.
Alors… j’en ai rencontré des hommes d’Eglise, des.. “noli me tangere” chez d’autres corporations que chez les prêtres. Et j’ai rencontré un ou deux prêtres qui n’avaient rien du tout d’un “homme d’Eglise” selon ma définition.
S’il y a des hommes misogynes, il y a malheureusement des femmes… ??
Tiens, il n’y a pas de mot, là, pour dire des femmes qui haïssent des hommes et cherchent à les dominer.
C’est tout à fait caractéristique que le mot “misandrie” soit très rare.
Parce que ce comportement est beaucoup moins répandu que la misogynie.
Debbie, je ne hais pas les hommes.
Simplement, j’ai beaucoup vécu et beaucoup analysé mon vécu. Beaucoup aimé, et beaucoup souffert d’aimer.
Et je peux t’assurer que ce que j’ai subi de la part des hommes – même de ceux qui paraissaient les plus “saints”- n’est vraiment pas joli.
Ça me donne le droit à une certaine parole.
Et ça m’évite de me faire des illusions inutiles sur l’autre sexe désormais.
Je n’arrive à me sentir en confiance totale qu’avec les hommes qui emploient leur vie à se configurer au Christ…
Merci André pour ce bel hommage aux femmes !
Je crois que tous les prêtres n’ont pas une mauvaise opinion des femmes, d’ailleurs ils sont bien obligés de reconnaître que sans elles les paroisses ne tiendraient plus, elles sont quand même beaucoup plus présentes à la messe et engagées que les hommes. C’est peut-être la jeune génération des prêtres qui prend un curieux virage en arrière…
J’ai personnellement vécu sous les diktats d’un oncle prêtre misogyne, ça laisse des traces… Si bien qu’un jour, j’ai relu tout l’évangile uniquement pour y voir quels étaient les rapports de Jésus avec les femmes, et quel émerveillement ! Je n’ai trouvé aucune condamnation, aucune condescendance, aucun soupçon de mauvaise foi à leur égard… Bien au contraire, du respect, de la proximité, des confidences essentielles sur sa nature de Messie (la Samaritaine) de l’admiration souvent pour leur foi entière… Dans les évangiles, il y a un seul personnage féminin pervers, c’est Hérodiade qui demande, par l’intermédiaire de sa fille Salomé, la tête de Jean-Baptiste. Et il est à noter que Jésus n’est jamais directement confronté à cette femme-là. On ne sait donc pas comment il aurait réagi face à elle.
Je termine en insistant sur un point sur lequel je suis chatouilleuse, mes amis des forums le savent : personnellement je ne fais pas de confusion entre Marie de Béthanie, la soeur de Marthe et Lazare, celle qui donne l’onction à Jésus, et Marie de Magdala, sa disciple qui le suit sur les chemins et le verra ressuscité la première. Une grande amie de Jésus, incontestablement. Mais certainement pas sa maîtresse, quelle idée, laissons au Da Vinci Code ses fantasmes et revenons à l’Evangile !
Jésus ne se permettrait pas d’exiger de ses prêtres et de ses moines le combat de la chasteté – pour une plus grande ouverture spirituelle et une plus grande disponibilité à la prière et au prochain – s’il ne l’avait pas vécue lui-même entièrement.
Je venais sur votre blog, Véronique, parce que je me suis toujours intéressé aux rapports de Jésus avec les femmes;, et que je suis d’accord avec vous.
Et voilà que je tombe sur des insultes à répétition d’une certaines Florence ou Betelgeuse, que je ne connais pas, que je ne comprends pas, mais dont le langage n’ est pas très catholique ni bien charitable, mais nettement injurieux….
Fiorence – Betelgeuse, arrêtez de cracher votre venin, vous faites pitié…
Bref, passons à autre chose, je ne suis pas venu sur le blog de Véronique pour écouter vos salades.
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Un jour, Soeur Emmanuelle, dans une interview ( que j’ ai entendu), disaiy combien elle était amoureuse de Jésus, charnellement,
et qu’ elle n’attendait qu’une seule chose : aller retrouver son fiancé
.
J’ai demandé à ma soeur,qui est également religieuse et qui a deux ans de moins que moi, donc 83 ans, quelle était son attitude à elle avec Jésus.
Elle m’ a répondu qu’ elle était exactement comme elle et n’ en avait aucune honte..
Une femme d’une très grande piété,, entièrement consacrée au Seigneur, ne peut pas
ne pas devenir amoureuse de Jésus
Elle le reconaissait et me disait que cela cela ne changeait rien à ses rapports avec le Fils de Dieu..
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Il est évident que Marie Madeleine était amoureuse de Jésus : Une femme ne mettrait pas pour 300 deniers de parfum de grande valeur sur les cheveux et les pieds d’ un homme, fusse-,t-il le Christ si, même en le considérant comme le Messie, elle n’ en était pas amoureuse. . Et Jésus ne pouvait pas ne pas le savoir.
Et, pourtant, il ne s’ en est pas offusqué, il l’a même défendue contre ceux qui, comme Judas,
ne pensaient qu’ à l’argent gâché.
Et c’ est même elle qui eut l’ immense privilège d’ être la première à le voir ressuscité ….
Certains ont même dit et écrit que Marie Madeleine était la maîtresse de Jésus….
mais ceux-là n’ ont vraiment rien compris.
Et, pourtant, si l’ on n’ a pas la Foi, peut-on le leur reprocher,
tellement le Christ, Fils de Dieu, était “Libre” à l’égard des femmes
auxquelles il donnait un grand rôle dans l’ Eglise !.
Jésus, Fils de Dieu, qui, avec son ¨Père, au sein d’une même Trinité, a créé l’ homme et la femme, savait bien comment il les avait faits, l’ un et l’ autre. Il les connnaîssait mieux qu’ eux-mêmes, et savait tout ce qu’il y avait de merveilleux en eux.
Mais, les prêtres, dans leur ensemble, n’ ont jamais vraiment compris la femme,
En fait, ils en ont peur. Et ils ont peut-être raison.
Ils ne sont pas libres ni purs comme Jésus.
Alors, pour se protéger, ils les traîtent de suppôts de Satan, instruments du diable,
alors qu’ en fait;, ils ne les comprennent pas, car ils ont peur d’ eux-mêmes,
et cherchent ainsi à sauver la face !
N’est-ce pas ainsi dans le monde,
où les hommes, pour mieux en abuser, en rendent les femmes responsables.
Le Mystère de la Femme éternelle;
J’ai le souvenir de l’histoire réelle suivante : l’ Abbaye bénédictine du Bec Hellouin, en Normandie, fondée en 1047, est toujours très vivante.J’ y suis allé plusieurs fois, notamment un jour des Rameaux.. Elle comporte une Abbaye d’ hommes, mais aussi, plus loin, une Abbaye de femmes. Et, obligatoirement des relations étroites existent entre les deux communautés. Or,..il y a une quarantaine d’ années, le Père Abbé de l’abbaye des bénédictins, qui était un grande Homme et connu, a démissionné et demandé officiellement à son Ordre de le faire aller dans une autre abbaye éloignée, car il disait être tombé amoureux de la Mère Abbesse bénédictine, et, connaissant la faiblesse humaine, il voulait partir pou ne pas succomber à la tentation;.
Et c’ est lui-même qui annonça les raison de son départ !
C’ est dommage, car les Femmes ont tellement à apporter à l’ Eglise…
C’est quand même les femmes qui étaient au pied de la croix avec Marie et Jean,
les femmes qui ont assisté à la mise au tombeau, avec Jean et Nicodème,
enfin, elles, qui allèrent, toutes seules, de grand matin, le lundi, pour embaumer le corps de Jésus,
et, elles qu furent chargées par jésus d’ aller prévenir les Apôtres qu’il était ressuscité
et leur demander d’ aller le rejoindre en Galilée.
Le Cantique des Cantiques n’ est-il pas l’ un des plus beau livres de la Bible !.
Amitiés;, Véronique.
André..
Voilà Françoise, j’ai restauré tes messages, en enlevant cependant les noms de famille, je pense que c’est dans ton intérêt autant que dans le mien. Bonne entrée dans la Semaine Sainte !
Exact: peux-tu indiquer aussi, courageusement et honnêtement, que c’est parce que tu me bloques que je suis obligée de prendre d’autres pseudos, et d’autres adresses ? Si tu ne le fais pas, c’est que tu n’as de chrétienne que le nom. Je prie pour ton âme.
Je précise pour ceux qui ne comprendraient pas : Florence et Betelgeuse sont une seule et même personne…
Génial , ce blog où l’on coupe la parole à qui ne vous plait pas. Elle est belle, la foi de véronique belen, mdr. On sent que le partage est à sens unique.
Une sainte qui menace: en voilà un vilain visage. Ne crains rien , on peut se retrouver au détour d’un forum et je dévoilerai ta véritable nature. D’ailleurs beaucoup l’ont comprise déjà, et m’en avaient avertie.
Comme c’est formidable un blog saint, comme le tien ,qui choisit qui doit ou qui ne doit pas lire…. Je ne suis vierge que de corps, -et encore, de justesse, car j’ai été très courtisée !- et certainement pas d’esprit , comme chacun le voit …et j’accepte comme chrétien tout autre état de vie. La vie n’a été tendre avec personne, je crois, pas plus avec toi qu’avec moi. Tout être humain, dans sa fragilité , est infiniment blessé , précisément parce qu’il est humain. Je n’aurais garde de comparer personne avec personne. Merci de m’apporter ton aide, à moi qui chemine avec difficulté à la suite de Jésus. Je ne vis pas ma foi en dehors de toute Eglise , je la vis dans l’Eglise catholique romaine. Il se trouve que l’église, avec un petit e – l’église de pierres, le bâtiment- de ma paroisse est actuellement indisponible, et que je n’ai pas la facilité d’aller ailleurs , pour des raisons de santé . Qui a dit que je ne te supportais pas ? Pas moi. Tu confonds opposition et correction fraternelle. Merci d’ailleurs pour cet échange si fructueux qui me permet d’avancer à la suite de Jésus. Mon identité, chère Véronique, c ‘est Françoise. Tu avais l’air si fort en colère , l’autre jour,que j’aie eu le temps de te répondre sur ton blog contrairement à ce que je t’avais dit sur Facebook, pensant manquer de loisir, que je n’ai pas osé affronté ton courroux, et que ta férocité m’a contrainte au mensonge, pour éviter seulement d’avoir à me justifier pour rien. Tu vois, la sainteté devrait parfois s’entourer de délicatesse, sinon, elle contraint de braves âmes à fuir et à se cacher, du moins quand elle s’accompagne de fureur angoissante. Bon dimanche !
Je ne comprends pas pourquoi tu perds ton temps sur le site d’une soit-disant chrétienne que tu ne supportes pas, en n’assumant pas ton identité, en te drapant dans la supériorité de ta virginité sur tout autre état de vie, en postulant à la base qu’on ne peut pas approcher le Christ en le comprenant différemment de toi… La vie n’a pas été tendre avec moi, et je crois que c’est justement dans ces multiples brisures que le Christ s’est laissé rejoindre par moi, sur sa croix.
Depuis des années que je te connais, que je te vois te plaindre sur les forums que tu n’arrives pas à garder des amis, je t’ai tendu maintes fois la main, et tu n’as pas voulu la saisir. Alors maintenant, s’il te plaît, laisse-moi apporter une aide ici à qui chemine avec difficulté dans la foi. Toi qui es une super chrétienne, tu n’as aucun besoin de ce site, puisqu’en plus tu parviens à vivre ta foi hors de toute Eglise. Laisse-nous en paix ici désormais s’il te plaît.
Jalouse d’une soi-disant chrétienne qui ne veut pas entendre parler du pardon aux ennemis ?… laisse-moi rire…
J’appelle ça tout simplement la jalousie spirituelle, et c’est un poison.
Debbie, je ne juge pas, j’essaie de comprendre. Rien n’est simple et Véronique joue un rôle, sans doute inconsciemment, et malgré elle. Il n’y a aucune critique. Beaucoup se travestissent en saints très tôt , et prennent des airs penchés.
Et bien, Florence, pour une chrétienne qui a lu beaucoup de livres, tu es très rapide à passer jugement, et pas mal pour jeter les pierres…
Ai-je besoin d’en dire plus ??
Quand une divorcée veut se refaire une virginité ecclésiale par un discours lénifiant et conformiste, qui ne supporte pas la contradiction… : (
Je dédie mon site à ceux qui n’ont pas lu tous les livres.
Il y a une telle ignorance des Ecritures et de l’histoire sainte de nos jours que j’espère humblement, par ce moyen, donner quelques lumières aux personnes en recherche qui ne pensent pas déjà tout savoir du christianisme au point de ne plus pouvoir s’émerveiller d’une belle homélie, d’une conférence revigorante et pleine de foi. J’ai peut-être eu la chance d’avoir des prêtres de paroisse qui me nourrissaient spirituellement. Je pense qu’ils sont loin d’être la minorité.
Je n’ai jamais dit que je savais mieux que le prêtre, d’avance, ce qu’il devrait dire, ni qu’il devrait le dire sur le même ton. Seulement, quoi qu’il dise, et même s’il le dit très bien ,je pourrais le dire autrement et mieux , ou au moins aussi bien. Par conséquent, je n’ai pas particulièrement d’admiration pour le prêtre. Pour moi, il est superflu.
Je distingue bien Eglise et foi en Christ. On peut croire en Jésus avec ferveur, sans passer par un prêtre, il suffit de se tourner du côté des protestants. Avoir un don d’orateur va souvent très bien avec la grâce. Je ne vois pas où il y a contradiction. Je ne vois pas non plus pourquoi une femme ne pourrait pas se trouver en lien , comme un pont , aussi bien qu’un prêtre.
Les prêtres sont loin d’avoir le monopole de cette Grâce. Je ne dis pas que je veux absolument savoir du nouveau. Je dis que je connais d’avance par coeur la plupart du temps ce que va dire dit le prêtre. J’aimerais bien que , tout en étant fidèle au texte, il soit un peu convaincu et convaincant. Non seulement, il est loin de transmettre l’évangile, mais souvent, il le trahit. Parfois c’est tellement terne et nul que l’Evangile en est trahi. Evidemment, il y a des exceptions et de bons prêcheurs. J’en ai rencontré.
Je trouve que ce blog enfonce beaucoup de portes ouvertes, et que ce que vous dites sur les femmes et Jésus, il y a longtemps que des livres, et en grand nombre, l’ont déjà évoqué à maintes reprises. Quand vous dits qu’il est rare qu’un homme reçoive d’une femme sa vocation, c’est que vous n’avez jamais lu l’histoire d’Aspasie, de Bérénice, j’en passe et des meilleures, …et on peut remonter jusqu’à Eve.
Quant au Cantique des Cantiques , chacun sait déjà que plusieurs lectures en sont possibles, et qu’à côté d’une interprétation toute charnelle , d’un amour entre un homme et une femme, il y a celle de l’homme et de l’Eglise.
C’est donc justement que l’amour du Cantique des Cantiques va bien au-delà de la simple relation amoureuse homme / femme, et qu’il a une dimension mystique… Je n’ai rien contre l’amour humain , mais ne le confondez pas avec un amour plus transcendant, plus mystique… et humain en partie seulement.
Quand on dit que le Christ est le “nouvel Adam”, c’est que Lui vient , pour nous sauver, pour nous guérir , pour nous élever, tandis qu’Adam, le premier, le “terreux”, n’avait pas ce pouvoir.
Bon, ma réaction à ton post ET au commentaire, Véronique, car c’est important de réagir à ce commentaire, je trouve.
Moi aussi, je suis une femme oratrice.
Hier soir, j’étais l’hôtesse à table, et nous étions trois hommes, et deux femmes.
J’ai remarqué, et pas pour la première fois que je suis une femme.. rare ? dans le fait de pouvoir aller de la conversation brillante et intellectuelle des hommes, vers la conversation… moins brillante ? moins intellectuelle ? des femmes de cette tablée, deux couples qui sont déjà venus chez moi. Naviguer ENTRE.
Imaginons un peu un monde où tout le monde à table dirait les MEMES CHOSES… sur le même ton.
Où tout le monde saurait d’avance ce qu’allait dire le prêtre, par exemple, et serait même très content de constater qu'”on” sait “mieux” que le prêtre ce qu’il DEVRAIT dire…
Un monde un peu.. TRISTE, non ??
Je trouve que si.
Jeune femme, je brûlais de jouer aux docteurs (dans le Temple), et je l’ai même fait. (Impensable, à l’époque de Jésus, quand même…)
Et maintenant, à 56 ans, je commence à me dire que peut-être, un peu plus de.. GRACE dans un monde si obsédé par l’idée que tout le monde, homme et femme, devrait être brillant, et bien, je POURRAIS employer mon intelligence considérable à faire une recherche un peu plus active de cette grâce qui n’est pas, à mon avis, trop dans la lumière (cf. Oedipe, un grand grand amateur de la lumière qui commence à voir quand il éteint ses yeux).
La foi, est-elle vraiment une question de toujours courir vers les lendemains qui chantent d’apprendre du nouveau ?
Véronique, j’ai en tête les livres formidables de Françoise Dolto sur “l’Evangile au risque de la psychanalyse” qui m’ont beaucoup ému, et appris, il y a quelque temps.
Ce qu’a Jésus de particulier dans son rapport avec les femmes dans l’Evangile, c’est aussi sa capacité de se rendre vulnérable auprès d’elles, et de RECEVOIR sa vocation, son rôle, sa place d’HOMME de la main des femmes. Rare, pour un homme, ancien, ou moderne, d’ailleurs.
Pour moi, l’Evangile, le parcours de Jésus est une certaine réécriture du Cantique.
Le grand Cantique, qu’un rabbin, Akiba ? je ne sais plus, a défendu pour rentrer dans le canon de la Bible, en soutenant que si TOUTE la Bible devait tomber aux oubliettes, le Cantique, c’était la partie la plus sacrée à garder en mémoire.
Pourquoi ?
Parce qu’on voit un homme dont les yeux sont tournés sur sa bien aimée, et une femme, dont les yeux sont également en train de regarder SON bien aimé. On voit une création amoureuse de la création. Resplendissante.
Genèse : “il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je lui ferai une aide contre lui.”
Le parcours de Jésus dans l’Evangile illustre pour qui veut voir, ce verset biblique où on voit un homme pour qui une femme est une aide contre lui…(en passant, ce n’est pas le cas d’Adam, bien entendu, mais ne dit-on pas que le Christ est le NOUVEAU Adam ?)
Ce n’est vraiment pas facile du tout, ce rapport entre les sexes. Et notre modernité l’a rendu de plus en plus difficile…
Bonjour, j’ai bien lu et je suis en désaccord avec vous sur certains clichés,comme le fait que les femmes seraient de plus médiocres orateurs: c’est en total désaccord avec ce que j’observe autour de moi. Je connais des femmes pasteurs qui parlent au moins aussi bien que nos curés, et si je ne pratique plus, c’est en partie parce que j’ai le sentiment de pouvoir prêcher bien mieux que le prêtre, avec mon expérience de la parole en public, et mes années de patristique et de langues anciennes . Je ne parle pas seulement de la forme , mais du contenu. Certains sermons sont bien décevants. Sans fausse modestie, je n’y apprends jamais rien de nouveau, ou très rarement. Une contre-vérité: les vierges -martyrs ne l’ont pas été uniquement parce qu’elles échappaient aux hommes. (c’est là une lecture a posteriori et bien anachronique, psychologisante). Les persécuteurs romains avaient bien d’autres motivations , plus politiques, et les Anciens avaient eux aussi leurs vierges consacrées, les Vestales, depuis bien longtemps, non seulement acceptées mais adulées. Autre point de désaccord: que faites-vous de toutes les femmes qui s’accomplissent , qui s’épanouissent en dehors de la maternité ? Les croyantes que vous citez aimaient Jésus ,= Dieu fait homme. Ce serait leur faire injure que de les qualifier d’amoureuses, comme des midinettes qu’elles ne sont pas,sans définir précisément et sans faire de contresens, ce qu’a été précisément leur amour mystique. Je ne pense pas que vous innoviez en affirmant que l’Evangile fait une place à la femme. Tout le monde en est bien d’accord. Ce qui pose problème, c’est que l’Eglise, elle, la laisse au second plan. Moi, je suis une célibataire, chaste depuis toujours, vierge par chance ( je courais vite , lol – je plaisante-) passionnée de Dieu, fervente, mais loin des parvis depuis plus de cinq ans: est-ce moins ou plus rare que d’être une divorcée , catholique pratiquante ?
Bonne continuation pour votre blog .