Je me dis souvent que j’ai de la chance de vivre en Alsace, qui n’est pas ma terre natale. Ici, on se côtoie quotidiennement entre catholiques et protestants, et les ponts que l’on peut bâtir entre nous en sont facilités. A vivre côte à côte, on mesure plus ce qui nous unit que ce qui nous sépare, même s’il n’en a pas toujours été ainsi historiquement et que les mariages mixtes étaient souvent source de conflits familiaux.
Depuis l’année dernière, je suis impliquée dans un groupe œcuménique qui ne se réunit certes qu’une fois par an, mais qui essaie de faire vivre une chaîne de prière commune toute l’année. Hier soir, nous étions cinq à préparer la prochaine veillée de prière qui se prolongera par un temps convivial : un prêtre, un pasteur, un diacre et sa femme et moi, simple paroissienne. L’ambiance fut chaleureuse, détendue, constructive. Nous étions tous en confiance, nous mettant pour cette réflexion commune sous le regard du Seigneur.
J’ai aimé ce moment, cette recherche d’un fil conducteur pour la soirée qui puisse nous unir. Le pasteur nous disait que la prière d’intercession était peut-être moins naturelle à ses paroissiens qu’à nos groupes et priants catholiques. D’où l’envie d’approfondir ce qu’est la prière d’intercession; nous avons pensé nous baser sur celle d’Abraham pour Sodome (Genèse 18, 16-33).
Moi qui rêve d’un élan d’œcuménisme à grande échelle, j’étais déjà heureuse, à ce petit niveau, de poser des jalons de rencontre entre catholiques et protestants, dans l’espérance que d’autres confessions encore nous rejoignent…