Ce sont les travaux de jardinage que j’aime le moins. Arracher ce qui reste des annuelles – c’en est fini du fleurissement d’été – , répandre du compost autour du plus petit de mes lilas et d’un arbre qui a du mal à se déployer depuis quinze ans, amender le massif et y planter les bulbes de tulipes, renouveler les crocus et les narcisses…
C’est un travail d’enfouissement qui présage de quatre longs mois d’hiver sans couleurs dans le jardin, sans le plaisir de découvrir ici ou là une fleur qui éclot… C’est l’attente qu’on ne peut vivre que dans l’interrogation et la confiance. Les tulipes seront-elles aussi belles que sur le prospectus qui m’a séduite ? Les crocus ramèneront-ils l’espérance du printemps dès début mars ? Les narcisses foisonneront-ils en avril ?
C’est comme si la nature entrait dans un long carême, et qu’il ne nous restait que l’espérance d’un jaillissement de couleurs au matin de Pâques…