Pour ce 1er dimanche de l’Avent, j’ai eu la chance d’entendre une très belle homélie de la part de notre curé, qui n’a pas eu peur de réveiller notre vigilance en mettant en parallèle le temps de Noé et l’époque actuelle. Nous devons ne pas céder à l’obsession de la quête du bien-être propre à notre temps. Dieu vient à nous dans nos joies, mais il nous parle aussi à travers nos souffrances. Et profondément, moi aussi, je le crois.
Je médite aussi la belle homélie du père Charles-André Sohier sur Kérit.
http://www.kerit.be/homelie.php
https://www.histoiredunefoi.fr/partages/3409-homelie-du-1er-dimanche-de-lavent-sur-kerit
J’y relève ce passage :
“Attendre, c’est accepter de manquer de quelque chose ou plutôt de quelqu’un. Savoir attendre, c’est espérer et agir pour un demain meilleur qu’aujourd’hui, plus accueillant, plus juste, plus ouvert.”
Et encore :
“Veiller, c’est attendre au cœur de la nuit du monde, l’arrivée de l’époux divin. Veiller, c’est préparer sa robe blanche d’épouse, ses parures de fête, sa pleine réserve d’amour comme la provision d’huile qui nourrit la lumière de notre lampe intérieure. Comme ces jeunes filles de la parabole (Matthieu 25).”
Et ces belles paroles me redisent comme de la part du Christ que le choix que j’ai posé il y a deux ans et demi est agréé de Lui, justifié par les Ecritures.
Un choix posé seule, sans garantie de compensation spirituelle, un choix qui m’engageait pour le reste de ma vie – j’avais 47 ans – et qui ne serait pas compris par mon entourage préférant ignorer sa dimension de foi.
Le choix de ne plus envisager d’avoir un jour un compagnon de vie. Renoncer à cette espérance bien que je n’aie jamais été mariée religieusement. Renoncer à cette perspective à cet âge-là, avec tout ce que cela implique : ne plus attendre de tendresse partagée, une épaule sur laquelle s’appuyer, un dialogue au quotidien, accepter de mener seule mon foyer jusqu’au bout, d’être désormais la solo dans toutes les réunions amicales ou familiales, embrasser la précarité financière jusqu’à la fin, savoir que je vivrai l’approche de la vieillesse seule, m’abandonner à la miséricorde de Dieu pour les peines qui ne manqueront pas de venir.
Un choix que j’ai voulu consacrer devant un prêtre, mais dans une absolue discrétion – rien d’officiel, sinon au fond de mon coeur.
Et pas un jour ne s’est passé depuis sans que j’aie mille raisons d’en rendre grâce.
Oui, vraiment, aucun homme n’aurait pu me combler à la mesure dont l’Epoux véritable me comble. Et nul ne sait montrer sa gratitude pour ce petit sacrifice comme Lui me la montre.
J’ai le bonheur d’être en permanence en état de veille.
Et si des milliards d’âmes ne l’attendent pas ou plus, Lui, je veux être de celles qui gardent leur lampe allumée…
Image : Les vierges folles et les vierges sages Evangéliaire de Rossano, VIe siècle