La bougie de neuvaine s’est éteinte. Elle a brûlé nuit et jour depuis mon petit pèlerinage dans un sanctuaire cher à mon coeur. Neuf jours à éclairer nos crépuscules et nos matins de sa petite flamme vacillante qui me tenait chaud à l’âme. Neuf jours à m’appeler à la prière à chaque passage devant sa timide lumière. Un sourire complice vers l’image de sainte Odile qu’elle illumine, et je lui réitère ma demande, ardente demande qui peuple mes prières depuis trois ans. Large demande, qui dépasse de partout ma petite personne, qui irradie sur l’Eglise tout entière. Un regard à sainte Odile, et je sais qu’elle sait. Elle qui ouvre les yeux ouvrira aussi les esprits à ce qui doit être, car je crois, intimement, que je serai exaucée. Je sais que le jour n’est plus loin où je pourrai déposer le fardeau de cette demande sans cesse réitérée, dans la nuit comme dans l’espérance renouvelée. Je sais que les puissances de la mort ne prévaudront pas contre l’Eglise du Christ, puisqu’il nous l’a promis. Un petit mot doux à sainte Odile, et ma demande. Et la joie de la sentir souriante dans son intercession.
La bougie de neuvaine s’est éteinte ce matin. Je ne suis pas encore exaucée, mais je crois dans mon coeur que j’ai déjà obtenu ce que je demande.
Et puis soudain, un tourbillon de grâces.
Hier soir, je suis allée le coeur gros à l’eucharistie. Un mail laconique du frère hôtelier de l’abbaye que j’aime entre toutes : je ne pourrai pas être accueillie pour la retraite de carême que je désirais tant, depuis l’été déjà. Le choeur des moines s’évanouit dans mon esprit. Je ne verrai pas mon bon père spirituel dans quatre semaines.
Et puis encore quelqu’un, un prêtre, un tout nouvel ami, que je devais rencontrer pour la première fois ce week-end, et qui n’a pas confirmé. Je tente un ultime message : peut-être n’a-t-il pas reçu le précédent ? Peut-être est-il malade ?
Hier soir, l’eucharistie le coeur gros, en plus ce n’était pas notre curé, je n’ai pas trouvé de goût à la très courte homélie.
La bougie de neuvaine s’est éteinte ce matin.
Et moi j’allume mon ordinateur.
Et là, un message de mon ami prêtre, le sourire espiègle dans les mots, comme à l’accoutumée. Ah, mais bien sûr qu’on peut se voir, il n’avait pas relevé la date ! Il a du temps dimanche, je suis la bienvenue !
Je remercie aussi le frère hôtelier pour son message, et je lui glisse quelques autres dates auxquelles je suis disponible pour une éventuelle retraite. Peut-être aura-t-il le temps de me répondre dans quelques semaines ?
Oraison du matin.
Puis je reviens à mon ordinateur.
Et là, un mail du frère hôtelier : il y a de la place juste après Pâques. Est-ce que je peux apporter mes draps ?
Allégresse. Je verrai l’abbaye fleurie couleur printemps.
La bougie de neuvaine s’est éteinte ce matin.
10 commentaires
Bonjour j ai allumer une bougie neuvaine le vendredi et le dimanche elle c est eteind je voudrais savoir lasifiquation merci
Bonjour Nivoix,
Je suis bien incapable de répondre à ce genre de question, je ne pratique aucunement la divination !
Allumer une bougie de neuvaine répond pour moi à un désir de prier pour une intention, rien de plus.
Cordialement,
Bonjour,
j’ai commencé une neuvaine mardi matin, elle à du s’éteindre dans la nuit du vendredi à samedi c’est à dire le cinquième jour, car j’ai été réveillé vers 3H environ du matin et j’ai subitement fait un signe de croix alors que je ne le fait JAMAIS ! Qu’est ce que cela veut dire ?
En vous remerciant,
Cdt
Chris.
Je ne sais que vous répondre Chris, comme je l’ai déjà dit dans des commentaires plus anciens, je ne suis pas spécialiste de l’interprétation des flammes de neuvaines, et je pense que personne ne l’est ! Mais votre signe de croix est peut-être un début vers un chemin de conversion, c’est tout le sens du carême que nous achevons demain, une entrée dans la Semaine sainte que je vous souhaite riche spirituellement !
Votre bougie qui s’éteint cette nuit me fait penser à ce gendarme qui vient de mourir pour avoir donné sa vie en rançon pour des otages à Trèbes. Une flamme qui s’éteint, une vie donnée qui s’éteint… C’est en tout cas le moment d’entrer dans une démarche de prière, comme vous l’avez fait avec votre signe de croix !
Belle route vers Pâques à vous !
Quand un artisan qui ne peut pas travailler par temps de pluie vient sur rendez-vous pour cet après-midi, qu’exceptionnellement il ne pleut pas entre deux nuages, et qu’il me dit qu’il voit ma bougie de neuvaine allumée, que j’ai de la chance avec la météo ! 😉
Merci beaucoup c’est gentil bonne nuit
Bonjour
Ma bougie neuvaine noir c’est éteint au bout de 6jours pourquoi
Car pas de courant d air rien
Merci de m aiguiller
Bonjour Combeau,
Je suppose que vous arrivez sur ce site par le thème “bougie de neuvaine”. Je ne sais pas si vous avez pris la peine de lire un peu la teneur de mes écrits. Je suis bien incapable de répondre à votre question, je ne pratique aucunement la divination !
Je crois, et c’est bien malheureux, que les bougies de neuvaine deviennent un accessoire de superstition ces dernières années. J’ai écrit le billet ci-dessus il y a presque quatre ans, et je sais qu’on le lit beaucoup… ou pas vraiment, justement. Pour moi, une bougie de neuvaine n’est qu’un accompagnement d’une prière sincère, cœur à cœur avec le Seigneur ou un saint dont je sollicite l’intercession. Je ne mets pas d’autre valeur dans cet objet que le support qu’il peut être à la prière authentique. Oui, je l’avoue, j’aime bien faire brûler des bougies de neuvaine, mais c’est toujours pour que leur flamme me rappelle à une prière incessante au Dieu Trinité, et non par une quelconque superstition. Je n’attends rien de l’objet éteint ou allumé, sinon que sa flamme soit en accord avec l’authenticité de ma foi et la sincérité de ma demande à Dieu.
J’espère vous avoir quand même, d’une manière ou d’une autre, répondu.
Cordialement,
Vous soulevez beaucoup de questions, chère Claire.
Je prie souvent comme “d’instinct”, sans trop me poser de questions sur la légitimité de ma prière. Je suis sûre que par exemple, Dieu donne souvent autre chose que ce qu’on lui avait demandé (ce qui est le cas dans ce billet). Ce qui ne m’empêche pas de continuer à prier pour la cause d’origine, qui a à voir avec l’Esprit Saint, justement.
De plus en plus, je prie aussi pour des personnes, parfois à leur demande : un mal-être, un problème de santé, une difficulté qui se dresse en travers du chemin… Ces prières-là, je les présente souvent au sacrifice eucharistique, quand le Seigneur est là, vraiment présent, qu’il se donne avec son corps… N’est-ce pas ce qu’ont fait tous ceux qui l’ont prié dans l’Evangile ?
“Demandez, et vous recevrez.” J’y crois !
Il y avait aussi mardi dans l’épître de saint Jacques “vous priez, mais vous ne recevez rien parce que votre prière est mauvaise.” De cela il faut se garder aussi. Je me souviens d’une jeune femme qui m’avait contactée pour que je prie avec elle, elle ne cessait de demander que tel jeune homme lui revienne, elle faisait prier tout le monde pour ça. Or en écoutant un peu son histoire, il me semblait bien que la cause était perdue d’avance car elle concernait la liberté de l’autre. Je n’ai pas pu lui promettre de prier pour cela. On m’a même demandé de prier pour qu’une vieille dame de 95 ans ressuscite pour cette vie !
Alors oui, il faut faire le tri… Mais on peut toujours intercéder pour les autres en demandant ce que Dieu a de meilleur pour eux.
Et parfois, on a de bien belles surprises, je pense à une personne totalement repliée sur elle-même qui m’a dit récemment, allant mieux : “Tes prières sont fructueuses”.
Alors oui, prions sans cesse !
Mais accordons surtout plus de temps au Seigneur pour l’écouter que pour lui demander ! Tout commence par là je crois !
Bonjour Véronique, je profite de ce message pour aborder l'”efficacité” de la prière…Un ami prêtre me dit, si je le comprend bien, que nous ne devons pas attendre de Dieu des réponses à des prières de demande autre que celles de l’Esprit Saint et de ses fruits, pour nous ou pour les autres, que Dieu a déjà tout donné en donnant Son Fils sur la croix, pour chacun de nous… Varillon le dit aussi dans “joie de vivre, joie de croire” quand il dit que la seule puissance de Dieu est une puissance d’Amour…J’ai toujours eu du mal à y croire, sauf si c’est un Amour tellement puissant qu’il peut aussi être agissant (comme dans la multiplication des pains ou dans les guérisons effectuées par Jésus). Dieu peut, rarement, intervenir dans la vie des hommes (les miracles en sont un exemple)..Je ne pense pas que l’on puisse le limiter ou l’enfermer..Il me semble qu’il peut intervenir (ou pas) dans nos vies selon une intelligence et un Amour qui nous dépasse..Alors je prie pour des libérations d’otages, pour que des personnes enfermées dans leur souffrance aillent mieux, pour que la guerre se taise en Syrie, pour qu’un voyage d’un proche se déroule sans incident..Il est certain qu’un célibataire ne rencontrera pas de conjoint si il reste enfermé chez lui, qu’un enfant ne réussira pas un examen si il ne travaille pas, même en priant! Alors, je prie comme si tout dépendait de Dieu lorsque je ne peux pas agir concrètement, et applique ma volonté à faire de mon mieux en demandant l’aide de Dieu lorsque les évènements dépendent de ma liberté…