Alors voilà. Chaque année c’est pareil. Le harcèlement commence quelques jours avant. Les spams, l’habillage des boîtes mails, les sollicitations à lui envoyer une carte, des fleurs, un bijou… On dirait que le monde tourne autour de cette date. Et chaque année, je m’irrite du manque total de respect pour la vie privée d’autrui. On n’a rien demandé à personne, et on subit ce lavage de cerveau. Chaque année, je me mets à la place de ceux qui se morfondent de solitude, qui viennent de subir une rupture, qui ont peut-être perdu l’aimé dans les circonstances les plus douloureuses. Et comme tout le monde, ceux-là subissent le harcèlement : offrez-lui des fleurs, un bijou, un parfum, un tête-à-tête… Comme s’il était besoin de ces petits coups de poignard à la solitude pour mieux se sentir hors normes, boiteux, indésirable dans un monde où tout est censé aller par deux.
Lourde illusion d’une société de consommation où tout est prétexte à vendre et à acheter.
Si j’éprouve une grande compassion pour ceux qui souffrent de ne pas être deux ce jour-là, pour ma part cette frénésie collective n’affecte pas le bonheur de ma solitude habitée. Elle fut subie, elle est devenue choisie, recherchée, aimée. Ce n’est pas une vraie solitude. C’est une vague de tendresse scellée dans l’oraison et les sacrements. C’est une ineffable Présence, infiniment exigeante, mais qui jamais ne contriste. C’est une complémentarité parfaite, et un chemin de vie qu’il suffit de suivre docilement, en n’ayant au coeur qu’un unique souci : Sa volonté. Voie sûre vers le véritable bonheur.
Alors pour faire fi de toute cette agitation commerciale, je t’offre un bouquet de simples fleurs qui viennent de toi et qui retournent à toi.
Pour Toi, Celui que j’aime.
2 commentaires
Je remarque aussi comme notre société de consommation par ces slogans publicitaires piétine les plus faibles en manquant de délicatesse..La saint Valentin blessante pour ceux qui aimeraient être en couple, les produits de luxe ou téléphoniques dernier cri qui augmentent la frustration de beaucoup de jeunes, la météo des neiges ou des plages qui pincent le cœur de ceux qui ne partent jamais en vacances..Je me dis que dans mon entourage aussi, je dois m’appliquer à toujours plus de délicatesse…par exemple, ne pas faire tourner les conversations autour des enfants si nous sommes avec des célibataires, faire des cartes de voeux qui soient tournées vers l’autre, et pas un bilan de l’année écoulée de nos chères têtes blondes ou brunes plus ou moins agrémenté de photographies, être vraiment présente et prévenante dans mes relations à l’autre dans le moment présent..C’est difficile, tout un chemin!
Tout cela est fort pertinent, Claire, merci pour cet éclairage !