Comme je l’ai déjà évoqué sur ce blog et dans mon témoignage, j’ai rencontré il y a 30 ans un missionnaire alsacien au Burkina Faso, au cours d’un voyage que j’effectuais là-bas. Sa foi lumineuse et son engagement m’avaient beaucoup marquée. Malheureusement, nous n’avons jamais pu nous revoir et il est décédé en France onze ans plus tard, dans le début de la cinquantaine…
Je relisais tout à l’heure les quelques lettres que j’ai précieusement gardées de lui, il m’envoyait les nouvelles de sa mission qu’il donnait à ses proches, à ses amis… Les derniers mots que j’aie de lui datent de décembre 1986. Il racontait dans cette lettre les fruits de journées pastorales qu’il avait vécues et dont il s’inspirait pour (je cite ) “apprendre aux chrétiens à analyser les transformations auxquelles ils contribuent par leur action, et les aider à dire leur foi, à exprimer leur rencontre du Christ dans les dynamismes créateurs qu’ils suscitent ou développent.”
Il énumérait ensuite de nombreuses initiatives d’évangélisation menées par les laïcs jusque dans des villages reculés.
Sa lettre se termine par ces mots magnifiques, que je considère comme le testament spirituel qu’il me laisse, puisque nous n’avons plus échangé de courrier après ça.
“Tous ces partages étonnent et réjouissent beaucoup les chrétiens, car ils découvrent les richesses insoupçonnées de dévouement et de courage apostolique qui jusqu’à présent restaient cachées. Elles commencent maintenant à apparaître au grand jour pour enrichir notre acte de foi commun et renvoyer chacun à ses responsabilités dans la vie sociale et dans sa Communauté chrétienne.
Quel merveilleux encouragement, quel réconfort au milieu de tant de difficultés de toutes sortes. Le Seigneur vient, et il sauve. Nous l’avons vu et nous pouvons maintenant en rendre témoignage. Sa présence fait grandir des choses nouvelles au coeur de nos misères. De petites choses, mais elles suffisent à alimenter notre espérance et à réveiller notre bonne volonté.
Je souhaite à chacun et à chacune d’entre vous, à vos communautés humaines, à vos communautés chrétiennes de pouvoir accueillir ainsi la grâce de Noël. Que Dieu vous donne l’intelligence du coeur pour que vous sachiez vous réjouir de ce que les hommes font de bien. Et qu’il vous garde dans l’espérance pour qu’à votre tour vous puissiez renouveler vos vies et créer du neuf dans notre monde.”
Décembre 1986, père Jean-Marie Reeber
1 commentaire
Mon ami Jean Marie était une personne extraordinaire de gentillesse, de douceur et d’altruisme. Sa foi et son engagement rayonnait autour de lui.
Il a eu une profonde influence sur moi et son absence me pèse beaucoup.
Dieu, si il existe, n’a pas été chic de lui ôter sa vie si tôt.