A chaque fois que je vois ses contours, je suis émerveillée. Je me dis que c’est incroyable que la nature et l’histoire lui aient façonné des frontières aussi harmonieuses.
Je l’ai toujours portée haut dans mon coeur, même si je suis de l’Est, pas toujours considérée comme “de l’intérieur”. Pourtant, je me sens pleinement d’elle, c’est ma patrie.
Mais aujourd’hui, j’ai mal.
Mal de la voir dans un tel marasme. Mal de ce que j’ai lu hier soir.
Un clic, au hasard des réseaux sociaux. Et je suis tombée sur un fil de commentaires racistes et haineux. Et décomplexés de l’être.
Il a suffi d’une ministre dont le nom a la consonance qu’ils n’aiment pas. Je ne partage pas toutes ses idées, et loin de là. Je suis dans l’expectative quant à ce qui va changer pour nous, enseignants, et pour nos élèves au quotidien.
Mais de là à assister à cette débauche d’insultes, “partagées” par des centaines de personnes, j’en suis restée sans voix. Je ne savais pas qu’on pouvait haïr et exprimer sa haine à ce point. Je ne savais pas qu’on avait le droit, ici, de lyncher une personne publiquement davantage en raison de ses origines et de sa qualité de femme que de son parcours et de ses convictions. J’ai lu tout cela et j’en ai été atterrée. Jusqu’à la nausée.
Je n’ai trouvé de consolation que dans la prière. Je lui ai dit que mon pays était à terre et que j’en demeurais inconsolable. J’ai versé ma peine dans Son coeur.
J’ai lu quelques psaumes.
J’ai retrouvé une certaine paix.
C’est un pays qui ne manque pas de charité. Mais la foi et l’espérance, il les enterre jour après jour. Le Souffle se tarit. Le gris persistant de l’été a gagné les esprits.
D’aucuns se cherchent des solutions dans des systèmes qui ont toujours mené à la catastrophe. Ils croient encore à la personne providentielle, même quand elle est pleine de ruse et de mensonge.
Ne pas abdiquer l’amour de notre devise.
Croire, même dans l’adversité.
Eduquer, pour faire barrage aux propos nauséabonds.
Avoir foi, quand même, en l’avenir.
Espérer malgré tout.
Source image : http://www.cartes-2-france.com/carte-satellite-france.php
2 commentaires
Espérance toujours, Véronique..Nous ne sommes pas dans la situation du samedi saint, quand tout était parterre, avec des disciples brisés, broyés par l’échec de la mort de leur ami et maître, et dans quelles conditions, confrontés à l’effondrement de tous leurs projets, de tous leurs espoirs. Christ est Ressucité, il se fait présent pour nous chaque jour, dans sa Parole, dans le Pain de Vie, par son Esprit. Espérons pour ceux qui n’espèrent plus..quand à la foi, elle rebondira dans notre pays, comme on remonte dans l’eau après avoir touché le fond, car l’Homme a gardé au fond de lui la nostalgie de Dieu, la quête du sens, du vrai, du bon, du beau..au moins pour ses enfants quand il y a renoncé pour lui même, je le constate quand certains parents viennent inscrire leur enfant au catéchisme alors que rien dans la société ne les conditionne à cela, et qu’ils sont eux mêmes fragiles dans leur foi. Je trouve que nous vivons une époque passionnante dans laquelle tout est à redécouvrir et approfondir pour beaucoup de nos compatriotes. Ils sont moins blessés par l’Eglise que leurs parents, beaucoup ont été peu ou pas catéchisés..et c’est le public de Saint Paul! A nous d’être à l’écoute pour annoncer sans prosélytisme, respecter, aimer, et rayonner d’une joie qui fait envie…quel défi!
Merci pour ce beau message d’espérance, Claire ! 🙂