Hier, chose qui ne m’est pas du tout habituelle, j’ai participé à une après-midi de chants de louange. Deux amies au micro, avec leurs belles voix et leurs nombreux chants, invitant la petite assemblée à entrer avec elles dans cette forme de prière. Je ne connaissais que quelques chants, j’ai accompagné plutôt timidement. Et ressenti une fois de plus que je ne me sens pas à l’aise dans ce type de démonstration de la foi. J’ai vu des bras qui se levaient, des yeux qui se fermaient, tandis que j’en étais plutôt à scruter les paroles des chants pour y retrouver le Christ que j’aime. Suis-je un esprit chagrin ? Nous fêtions le Christ-Roi, mais je n’ai jamais pu pour ma part imaginer Jésus en train de danser de joie dans le paradis tandis que tant de nos frères et sœurs souffrent encore un martyre sur terre. Je le sens bien plus en communion d’amour avec ceux-là, intercédant sans cesse pour eux. La liesse est pour bientôt, certes, mais elle sera inaugurée au retour du Christ en Gloire. Je trouve toujours la prière faite essentiellement de louange un peu décalée avec le temps présent.
En fait, j’étais surtout venue pour l’enseignement donné pendant l’après-midi par notre évêque auxiliaire et la messe célébrée par lui. Et là, oui, j’ai entendu ce que je perçois profondément de cette fête du Christ-Roi. Il revenait de visiter des prisonniers et a eu des mots touchants. Il a développé l’aspect eschatologique des textes que nous lisons aujourd’hui en Eglise (Matthieu 25 31-46), et j’ai apprécié cet enseignement assez tabou dans l’Eglise catholique. Puis la messe, belle et fervente.
Je suis rentrée chez moi heureuse de cette journée, mais avec le sentiment que je n’avais pas complètement prié… Vraiment, il m’est apparu tout à fait clair que ma forme de prière personnelle, c’est l’oraison silencieuse, dans laquelle je me sens bien plus en communion avec le Christ incarné que dans les chants de louange qui le font percevoir comme une entité un peu éthérée, assez loin de notre quotidien…
Image : La Résurrection Matthias Grünewald, Retable d’Issenheim
2 commentaires
bonjour Véronique et bonjour à tous
encore une fois ( et ce n’est pas par flagornerie ; peut-être aurons nous unn jour un point de désaccord ?) je
partage entièrement le sentiment exprimé par Véronique concernant cette curieuse manière de célébrer
l’eucharistie ou de prier ; je suis effaré notamment par les réunions évangélistes outre atlantique qui semblent
se focaliser beaucoup plus sur la forme de chant elle même , entrainant une sorte d’hypnose collective bien
loin du recueillement nécessaire à la prière .
J’ai aussi l’occasion d’entendre en face de chez moi à la Sainte B
En effet, à chacun son charisme : je suis bien sûre que tu sais faire passer tes valeurs à tes petits élèves et ton témoignage sur ce site est aussi une forme de louange. Bon dimanche dans la joie du Christ Roi ! Laure