Le bleu du ciel nous est caché depuis des jours. Du gris qui tombe quotidiennement en infimes gouttes froides. Les phares de la voiture allumés en plein jour pour percer le brouillard…
Après l’agitation autour de ma maison pendant le temps des travaux, c’est le grand silence.
J’ai planté six rosiers et je les ai enveloppés d’un manteau de tourbe pour qu’ils puissent affronter les frimas qui s’annoncent.
En quête d’une pelle à neige, j’ai trouvé d’ultimes bulbes à planter à l’automne. Vite, les enfouir dans la terre encore meuble pour pouvoir les guetter fébrilement aux premiers beaux jours. C’est mon bonheur de la fin de l’hiver, faire la fête au vainqueur qui fleurira le premier.
En attendant, tout est entré en dormance. Même le chat love sa paresse inhabituelle dans un petit coin douillet.
Les arbres ne sont plus qu’un souvenir de vert et de roux.
Cette année, je ne sortirai pas la déco de Noël. Une absence, et un choix.
Vivre le temps de la Nativité non pas comme un anniversaire festif, mais comme une attente de ce qui viendra.
Pour moi, le Christ n’est plus dans sa crèche depuis longtemps. Je le vis dans la gloire de sa résurrection. Je le vis en attente de la manifestation de sa royauté.
Alors, s’il semble en dormance, s’il n’est pas non plus dans le clinquant d’une fête par trop commerciale, il est comme la plante qui sommeille le temps de l’hiver. C’est le temps où “l’Epoux nous a été enlevé.” C’est le temps de refaire ses forces, de se préparer à accueillir la résurgence de la sève dans le matin pascal. C’est le temps d’espérer le Royaume, le vrai, celui où
“La lune brillera comme le soleil,
le soleil brillera sept fois plus,
– autant que sept jours de lumière –
le jour où le Seigneur pansera les plaies de son peuple
et guérira ses meurtrissures.” Isaïe 30, 26
Le Royaume, ce n’est pas encore une fête de Noël où certains sont couverts de cadeaux pendant que d’autres meurent de faim et de guerre.
Le Royaume sera l’avènement de l’infinie justice.
A nous de veiller et de prier pendant ce temps de dormance.
Textes liturgiques©AELF