J’avais déjà assisté à des baptêmes ou des mariages protestants. Des obsèques, jamais, c’était la première fois aujourd’hui.
Malgré la peine pour mon amie dans le deuil, j’ai été attentive au déroulement de ce culte, interpellée par les différences avec des funérailles catholiques.
J’ai été touchée par la beauté de l’hommage au défunt que nous accompagnions de notre prière, je l’ai trouvé plus appuyé, plus détaillé que dans un rituel catholique. Il a pris la plus grande place de ce culte d’une heure. Je me suis dit que la personnalité du pasteur, qui avait l’unique parole, jouait un très grand rôle dans le déroulement de ce culte.
J’aurais aimé pouvoir faire le geste de bénédiction sur le corps du défunt.
J’aurais aimé quelques bougies allumées, peut-être par ses petits-enfants.
J’ai été étonnée de l’absence de lecture biblique, même si les paroles du pasteur étaient pleines de références à des versets.
Je me suis réjouie de pouvoir chanter des cantiques communs, ou du moins sur des mélodies connues dans notre tradition, avec d’autres paroles.
Il n’y a pas eu de partage du pain.
Ce soir, je repense à tout cela. Nos différences de pratiques sont bien réelles, considérables même. Le rituel catholique développe davantage le versant sacré, l’accompagnement du corps du défunt. Mais c’est bien la même espérance en la vie éternelle. C’est bien sur la même résurrection du Christ que nous nous appuyons. C’est bien le même Notre Père qui nous unit dans la prière.
J’ai très à cœur l’espérance en un progrès du rapprochement œcuménique. Tout en étant fort consciente de notre manière différente de célébrer notre foi.
Puissent les ponts se tisser encore et encore entre catholiques et protestants ! Et quant à celui qui nous a rassemblés aujourd’hui, qu’il entre dans la joie de son maître !