J’ai pris mon sécateur, pas pour tailler les branchages morts et encombrants, non, pour couper, dans le buis, les rameaux les plus harmonieux. Ceux qui sentent le frais du printemps, qui sont pleins de vigueur, qui orneront au mieux deux icônes et un crucifix.
Je suis toujours émue quand je me tiens là, les rameaux à la main, parce que c’est ma semaine préférée qui commence, que les enfants du village sont contents de me voir dans un autre contexte, qu’il y a plus de monde que d’habitude à l’église et qu’il faudra soigner sa diction pendant la longue lecture de la Passion.
Cette année, c’est un peu particulier parce que le soir tombe au lieu que le soleil rayonne sur un jour qui commence. Il y a moins de monde que d’habitude. L’ambiance est un peu plus grave, et le récit de la Passion du Seigneur traverse l’église plongée dans un long silence recueilli tandis que la nuit se fait au dehors.
Ensuite, un témoignage poignant de renaissance dans la foi, donné par des invités du prêtre.
Silence méditatif.
Les chants ne sont pas, ce soir, à l’exultation. Le Chemin de Croix se dessine. Il faudra l’office de la Passion avant d’entendre l’Alléluia triomphant.
Entrée feutrée dans la Semaine sainte, recueillement qui a déjà quelque chose de la veillée d’adoration du Jeudi saint, faire famille en paroisse pour ces jours qui donnent leur sens profond à notre vie de chrétiens.
Les rameaux vigoureux aspergés d’eau bénite sont là pour signifier notre confiance en la vie qui l’emportera au matin de Pâques.