Tout en haut du chêne qui verdit, tous les soirs, je t’entends lancer tes trilles. Je te guette, je zoome entre les branches pour te capturer. Instant fugace avant que tu ne reprennes ton envol, que tu n’entames peut-être une parade nuptiale. Tu me réjouis.
Chante !
Quand le soir tombe, que le soleil se couche, tu me divertis un moment. A t’observer, je vois mieux la beauté qui m’entoure. Je pars en quête d’une fleur de pommier dans l’or des derniers rayons. Je m’aperçois que tout a éclos en quelques heures.
Chante !
Je vais rentrer et machinalement, allumer mon téléviseur. Et prendre comme une gifle toute l’horreur du monde.
Chante, heureux petit oiseau, demain soir je reviendrai t’écouter, et tu me persuaderas que le printemps a fleuri, malgré tout.