Il faut imaginer sept gaillards musclés qui installent un chapiteau sur une terrasse un soir de soleil, et l’apéro joyeux qui clôt leur labeur.
Il faut imaginer les voisins qui apportent qui une table, qui des chaises, qui des herbes aromatiques pour parfumer le plat du jour.
Il faut imaginer quatre jeunes gens et jeunes filles qui découvrent avec joie le décor, suent à transporter et à nettoyer des meubles sortant des caves et des remises, donnent chacun leur avis pour leur disposition la plus conviviale et la plus fonctionnelle, déplacent, jaugent et replacent, étalent des nappes tentées de danser avec le vent.
Il faut imaginer une cuisine débordante de victuailles et grouillante de vie, des pâtes que l’on touille, des cocottes qu’on remplit, qu’on vide et qu’on remplit à nouveau, des légumes à éplucher et à couper menu, des robots ménagers qui tournent, hachent, râpent, des montagnes de fruits à détailler en cubes ou en rondelles et à enfiler sur des brochettes en bois, la table à dresser, la fièvre qui monte un peu, la robe à enfiler vite vite car déjà la sonnette tinte.
Il faut imaginer la joie après. Les visages heureux de se retrouver ou de se découvrir. Le soleil qui a décidé d’être de la partie. Les bulles qui pétillent autant que les yeux. Les bouts de conversations glanés ici ou là. Un appareil photo qui capte habilement les sourires et reconstitue les familles. Le buffet bien trop garni. Le ballet des fourchettes. Les filles qui disparaissent pour répéter leurs chants. La fontaine à chocolat qui coule et fait saliver. Un petit bonhomme qui apprécie plus le dessert que le repas et qui ne veut pas quitter son grand chapeau de soleil.
Pause musicale et presque tous se mettent à chanter, même l’oncle qui n’était pas censé connaître ces rengaines.
La voix superbe d’une jeune femme qui revisite “L’hallelujah” de Léonard Cohen, et l’émotion autour d’elle.
Une démonstration de danse d’un jeune couple harmonieux.
L’escabeau à chercher pour réussir la photo de famille sur laquelle tout le monde sera, et le sourire ému du patriarche fier de cette grande descendance.
Le buffet, encore, chargé cette fois de gâteaux.
Et le petit pincement au cœur quand les premiers s’en vont.
Un moment de légère angoisse quand il s’agit de démonter le chapiteau. Instant d’épreuve physique et intellectuelle qui occasionnera une belle coordination des hommes de la famille.
Ne partez pas encore, pas sans avoir mangé un petit quelque chose pour la route… Casse-croûte joyeux. Partage des montagnes de restes.
Ils sont partis. Le jardin est vide et la cuisine encombrée.
Mais tous garderont, j’en suis sûre, le souvenir impérissable d’une belle journée en famille, au grand complet.
2 commentaires
Merci Véronique de nous partager ce jour de grande joie, préparé avec tant d’attention et vécu avec une émotion que tu retranscris fort bien. Ta famille a de la chance de t’avoir pour la réunir ! Laure
Merci Laure, j’ai de la chance aussi d’avoir une chouette famille ! 🙂