C’est un lieu qui évoque habituellement la tristesse, le deuil, le souvenir, les chrysanthèmes dans la grisaille de l’automne déjà froid… Ici, le soleil éclatant qui renforce le bleu de la mer. La blancheur des pierres qui étincellent comme un chant de résurrection. On marche en silence dans des allées où les grands noms côtoient les anonymes. Un banc est posé là pour se recueillir devant la tombe de Paul Valéry. Plus loin, le cœur s’étreint : une petite fille sourit sur une photo, elle aurait l’âge d’aborder avec gourmandise sa vie adulte, mais son joli visage est resté figé dans ses deux ans. Emotion à lire le cri d’amour de ses parents. Le soleil implacable et les cruches bleues qui oscillent au vent léger ramènent une brise d’espérance. On quitte les lieux recueilli, à pas feutrés.
Nous cherchions la tombe de Georges Brassens mais non, il n’est pas ici, sur les hauteurs cossues de Sète. Un autre cimetière, plus vaste, plus près de la mer, plus horizontal, plus humble. Le chant strident des cigales dans les pins protecteurs nous accompagne dans un dédale d’allées. Ne cherchez pas un mausolée. C’est un petit caveau familial tout simple, fleuri par les passants, l’ami Georges sourit, sa pipe à la bouche, sur une plaque souvenir comme on peut en voir sur toute pierre tombale chargée de l’amour des plus proches… Juste au-dessus, un pin tranquille , et me revient ce refrain que j’aime tant :
“Auprès de mon arbre, je vivais heureux, j’aurais jamais dû m’éloigner de mon arbre…”
Je le lui chantonne dans le jour qui baisse. Il fait encore chaud. Repose en paix, poète compagnon de toujours…
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Merci à toi, de nous faire partager cette visite à l’ami Georges, qui par ses chansons, l’affection que tous lui portent, est vivant à jamais.