Mon programme de la matinée était établi : séquence lasures extérieures. Trois jours de beau temps annoncés, il faut savoir saisir l’opportunité. En tenue, cartons protecteurs posés, matériel rassemblé, escabeau en place. Et puis je me suis souvenue de la date : et mince, j’attends une livraison ce matin. Alors évidemment, accueillir les livreurs et signer un bon de livraison avec des gants pleins de lasure collante, ça ne va pas.
Ce sera donc séquence attente. J’en profite pour installer mon clavier neuf. Sur l’ancien, plusieurs lettres n’étaient plus lisibles. J’avais mis mon jeune voisin venu taper un CV à la peine : “Euh, je n’arrive pas à lire les touches…” Décidée depuis ce jour-là à remplacer mon vieux clavier labouré à force d’écrire.
J’aime bien avoir un clavier lumineux. On peut rester dans le noir et écrire quand même.
Rester dans le noir et écrire quand même.
A la vingtaine, j’écrivais parfois des poèmes. L’inspiration ne venait que quand je n’allais pas très bien. La poésie était un exutoire, une façon de continuer à vivre.
Elle est encore ça, parfois, mais de plus en plus rarement.
Avoir un clavier lumineux pour écrire aussi en accord avec ma paix profonde. Un clavier sur lequel les lettres s’illuminent comme les mots de l’Ecriture qui m’accompagnent au fil des jours.
Un clavier pour dire la chance et la joie de croire.
Et notre vie, qui n’est qu’une séquence attente de la Rencontre qui nous comblera de la joie éternelle.