Je vois la “cathosphère” s’agiter, ces derniers jours, comme de façon récurrente, sur la question de l’accession des femmes au sacerdoce. L’occasion de m’exprimer sur ce sujet.
On me connaît comme réactive sur tout ce qui touche à la place des femmes dans l’Eglise. J’ai exprimé souvent mon amertume de nous voir si peu prises en compte au niveau des décisions ecclésiales majeures, celles qui touchent à la doctrine, à l’enseignement moral, à l’organisation interne de l’Eglise catholique romaine jusqu’à son sommet…
Par déduction, beaucoup pensent que je suis favorable à l’ordination de femmes prêtres.
Et pourtant, je ne le suis pas.
Je n’ai ni argument théologique, ni étude historique à mettre en avant. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je participe peu à ce genre de débat.
Mais j’ai une opinion personnelle, et peut-être plus encore, une inspiration spirituelle.
Sur les grands sujets qui divisent l’Eglise contemporaine, j’ai pour habitude de ne pas raisonner. Je ne suis pas assez cultivée théologiquement pour le faire. Pas rompue non plus à l’argumentation systématique.
Néanmoins, sur cet espace de mon blog, j’aime bien me positionner dans certains débats. Pas en vertu d’une culture ou d’une intelligence. Non. Surtout, en fait, parce que je prie. Parce que sur les grands sujets épineux, quand je ne sais pas quoi penser, j’interroge le Seigneur. Je me mets à l’écoute du Père et du Fils par la grâce de l’Esprit. Je les importune jusqu’à leur soutirer une réponse.
Et comme de coutume avec Dieu, j’obtiens des réponses aux questions que je n’ai pas posées, et des silences sur mes propres débats intérieurs. Des suppliques restent en suspens. Des lumières me viennent comme des évidences là où je ne recherchais rien.
Cette question de l’accession des femmes à la prêtrise ne m’a jamais tourmentée. Pas de “vocation” refoulée chez moi, pas de cas de pareilles revendications dans mon entourage. Non, seulement le Seigneur Jésus, lui, le “grand prêtre à la manière de Melchisédek” qui m’inspire ses volontés.
Avec le Christ, je suis dans une profonde relation de complémentarité. Jamais je ne me suis sentie autant femme que sous son regard. Jamais je n’ai accepté aussi profondément ma féminité que dans la suavité de son amour respectueux de ma personne. Face à lui je suis femme, autant qu’il est incarné homme face à moi.
De là découle toute ma perception de cette problématique.
Quand je vais à la messe, je veux revivre le sacrifice de son corps, de sa vie pour le salut de ses frères et sœurs en humanité. J’ai besoin de ressentir sa présence là, à l’autel, quand il rompt le pain, quand il verse le vin, j’ai besoin de fermer les yeux et de sentir comme sa voix, la sienne au soir de la sainte Cène, qui annonce que ce pain est son corps, que ce vin est son sang. Peu importe si je ferme les yeux et que je ne vois rien. Reste la voix. Comme la sienne. Il faut qu’elle soit masculine, comme doit être masculine la voix qui me dit quand j’ai le cœur contrit : “Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés.” Là est sa présence. De là vient ma plénitude.
Alors on pourra débattre sans fin. Je n’ai aucun argument, rien qu’une connaissance qui me vient de mon Seigneur. Pour le sacrifice eucharistique, seul un prêtre qui soit son frère, et non sa sœur, peut se substituer au Christ Jésus.