“Qu’est-ce que la beauté ?” m’objecterait un philosophe.
Peu importe sa définition. Il y a des beautés qui m’attirent, et d’autres, présentées comme telles, qui me rebutent. Je ne veux pas avoir à réfléchir pour savoir si telle chose est belle ou pas. Souvent, le beau n’est pas à la mode, il n’est pas “tendance”. Franchement, dans l’art contemporain, je trouve que certaines œuvres sont laides et je n’ai pas honte de le penser.
Pourtant, la beauté est partout au détour du regard. Au fil des saisons, des voyages, je ne sors pas sans mon appareil photo pour capturer ce qui m’enchante dans la création et dans les œuvres humaines.
Mes photos sont sans style et sans retouches. Banales pour un œil épris de modernité. Conventionnelles. Tout ce qu’on voudra. Cela m’importe peu, pourvu que j’aie pu saisir ce qui est intrinsèquement beau, et habiller mes souvenirs de touches pérennes de la pureté d’un instant.
En matière d’art, je suis particulièrement émue par l’art sacré. Il m’interdit le doute. Comment déambuler dans un musée présentant principalement des œuvres d’avant les deux derniers siècles sans être touché par la limpidité des regards, la douceur des gestes, la pertinence des scènes évangéliques ?
L’art sacré nous a laissé des traces indélébiles de foi vivante. Il peut raviver la flamme vacillante de notre ferveur. Il est là, témoin de notre héritage religieux, qu’on le veuille ou non.
Alors je me promène avec mon appareil photo dans la nature, dans les villes, dans les églises, dans les musées, et je ne me lasse pas de capter la beauté là où je la perçois.
Photos : Jardin japonais de Toulouse et Notre Dame de Grasse (anonyme français, XVe) au musée des Augustins (détail)