Parce que ma grande fille était là et que nous préférions nous attarder à table en discussions intéressantes, pendant quelques jours, je n’ai pas allumé la télévision, chose que je ne fais d’ailleurs pratiquement que pour regarder le journal télévisé. Hier soir, je retrouve ce vieux réflexe de m’installer devant le 20h. Et celui-ci m’a inspiré comme la suite inversée de mon billet précédent, je pourrais l’intituler “Capter la laideur.” La laideur du monde. Je crois que c’est un peu une spécialité française que de concentrer en trente minutes tout ce qui ne tourne pas rond sur cette planète. Et encore nous présente-t-on certaines informations comme des “progrès”, tandis qu’elles me désolent.
Ça commençait pourtant bien. Une tendance à l’inversion de la courbe du chômage. Je m’en suis réjouie.
Ensuite, le journal pousse un cocorico pour le décrochage d’un contrat de vente de douze sous-marins à l’Australie. Tout le monde se félicite et se congratule. On souligne avec un large sourire que l’industrie française de l’armement se porte très bien. Et de préciser que les guerres actuelles sont une belle vitrine pour cette industrie florissante.
Et personne ne soulèverait l’objection que c’est plutôt tragique de vivre dans un pays qui s’enorgueillit de faire commerce d’armes, toutes n’étant pas à l’heure actuelle, et loin de là, uniquement dissuasives ? Je devrais donc sauter de joie parce que ma patrie est l’une des meilleures pourvoyeuses en engins de mort ?
Je fais encore ma naïve et stupide ignorante en matière d’économie planétaire. Je sais. J’assume.
Le journal poursuivait sur la perspective de se déplacer bientôt en drone ou en planches volantes à 10 000 euros pièce qui allaient faire le bonheur de certains, c’était sûr, même à ce prix-là.
Dites-moi que je ne suis pas la seule à trouver que quelque chose dysfonctionne dans ce monde où les enfants meurent encore par millions de malnutrition et des conséquences de la guerre, parfois à la porte de nos frontières…
1 commentaire
Pourquoi serais-tu donc la seule ?
Et rassure-toi : la Belgique ne se défend pas mal dans ce sinistre commerce !
Finalement, l’essentiel n’est-il pas le bien qu’on fait “au plus petit des miens”. Pour le reste…