On était une vingtaine, en formation à l’Ecole Normale d’Instituteurs. Je sais, ça fait un bail…
Le défi du jour, proposé par un formateur, c’était un “trois minutes” : il fallait préparer quelques jours à l’avance un sujet de notre choix, et en parler pendant trois minutes devant nos camarades de promotion. Ça m’avait laissée un peu perplexe, un peu anxieuse aussi parce que je n’ai jamais eu la parole orale facile devant un public d’adultes.
Je me souviens d’un trois minutes sur la pêche à la ligne : ennuyeux comme l’attente du poisson. D’un autre, émouvant, en forme de confession d’un jeune papa sur ses angoisses pendant la grossesse de sa femme.
Je suis arrivée avec mon sujet bizarre : la vérité.
Trois minutes sur la vérité. J’avais pioché surtout dans mon cours de philo de terminale.
Vérité absolue, vérité relative… Je ne sais plus trop ce que j’ai raconté.
Pourtant, très souvent, depuis, je repense à mon choix. La philo avait bel et bien à la fois ouvert et embrouillé mon esprit à cet âge-là. Ce qui est sûr, c’est que je n’ai jamais su mentir.
La vérité.
Sans doute la quête de toute ma vie, comme Edith Stein que j’aime : “Qui cherche la vérité cherche Dieu, qu’il en soit conscient ou non.”
La Vérité. Un jour, bien plus tard, une phrase imprimée en un instant en moi, comme une évidence: “Je suis la Vérité”.
Le Christ que j’avais toujours aimé, toujours cherché, toujours écouté. “Je suis la Vérité”.
Plus jamais, je n’ai douté de Lui. Plus jamais. Comme une réponse à mon trois minutes de jeune adulte, il s’invitait à nouveau dans mon âme, pour ne plus la délaisser. Pour me rendre à la fois l’amour de Lui, et l’amour de la vérité.
1 commentaire
Merci pour cette publication. Oui la Vérité (avec une grand “V”) est un absolu, je dirai même “un Tout Autre” et donc une des voies possibles vers ce Dieu tellement immense qu’il en semble insaisissable. Mais dans nos existences humaines, la vérité est multiple, changeante, incertaine, subjective. Nous sommes pauvres de cette Vérité. Elle est notre soif…