Ma petite féline était entrée dans la maison avec un oisillon terrorisé piaillant dans sa gueule. Vite, extraire ce petit de ses crocs. Par chance, elle ne l’avait pas blessé. Il est resté un moment dans ma main, tout chaud et tout tremblant, ne prenant pas son envol. Je l’ai caressé, encouragé à fuir, mais il restait là, presque confiant. Alors je l’ai posé sur une branche du cerisier, et il a fini par battre des ailes et retrouver sa liberté.
Et aujourd’hui je repense à cette anecdote, à l’heure où mes oisillons sont sur le point de déployer leurs ailes pour quitter vraiment la maison.
Pour l’aîné, c’est fait depuis plusieurs années. On a coutume de dire qu’un jeune a vraiment quitté la maison familiale quand il acquiert son premier lave-linge. Et j’ai pu le vérifier ! Ne lavant plus et ne repassant plus ses tee-shirts, j’ai désormais avec lui une relation d’adulte à adulte indépendant. Ses visites sont une joie, ses confidences un honneur, ses succès musicaux une grande fierté.
Mes filles reviennent encore avec des valises pleines de linge. Elles ont un ailleurs, mais passent aussi de longs moments de détente ou de révisions à la maison. Le nid les accueille encore en solo pour des vacances plus ou moins longues.
Cette année, une étape se franchit. La dernière ligne droite pour la grande, elle sera interne en médecine à l’automne et redémarrera ailleurs, dans une vraie vie d’adulte. Goûter ces derniers mois où elle séjournera encore un peu à la maison, par intermittence.
Quant à mon oisillonne virevoltante, les résultats du bac vont arriver et nous sommes plongées toutes deux dans la recherche d’un appartement d’étudiante, loin d’ici. Elle va danser sa vie et sans doute, plus tard, sa carrière aux quatre coins du monde, comme elle en rêve depuis si longtemps.
Voilà. J’ai tenu au creux de mes mains et blottis contre mon cœur trois oiseaux précieux, dont je suis si fière, mais c’est pour moi le moment de les laisser prendre leur envol au vent de la vie, dans leurs labeurs et leurs passions, pour une existence que je leur souhaite riche et généreuse sur tous les plans…
2 commentaires
Bonnes vacances Véronique..Quelle joie effectivement de voir nos grands réussir des examens et concours, s’orienter, poser des choix étudiants, se lancer dans la vie avec notre soutien et nos encouragements..Quelle joie de visiter avec eux leur première chambre ou les aider à finaliser leur premier projet de stage à l’étranger..une pensée et prière émerge aussi, pour tous les jeunes pour qui tout est infiniment plus compliqué car ils ont moins reçu .. Amitiés, Claire
Oui Claire, merci, cette pensée manquait dans mon billet… Il y en a beaucoup pour qui c’est plus compliqué, je les accompagne d’ailleurs au jour le jour à l’âge des premiers apprentissages, et je me réjouis à chaque fois quand ils s’insèrent aussi de manière satisfaisante dans la société. Faire émerger le meilleur de chaque personnalité, quel défi !
Si j’aime parler de mes enfants qui m’émerveillent, c’est aussi pour tordre un peu le cou à ces croyances qui voudraient que les enfants de parents divorcés partent avec un handicap dans la vie… Ils peuvent aussi se surpasser pour prouver l’égale valeur de leur éducation et de leur personne !