Aujourd’hui, pour la fête de saint Jean-Marie Vianney, je voudrais rendre un hommage appuyé aux prêtres qui ont accompagné et nourrissent encore ma vie spirituelle.
L’enfance d’abord, et trois curés dans ma famille : un oncle, un grand-oncle, le curé dont ma tante était l’aide. Tous trois très différents mais très proches de nous, nous donnant à lire la presse chrétienne – que de joie quand arrivaient les Fripounet et autres Djin, et quand je faisais la tournée des camarades de classe à vélo pour leur distribuer “Terres lointaines”, la revue des missions ! – veillant sur la pratique de notre famille et sur l’éveil de notre foi, nous faisant participer aux petites messes de semaine quand nous étions en vacances chez eux, nous dévoilant le mystère des sacristies et des vieux presbytères de campagne… De cette enfance habitée par la proximité avec des prêtres, j’ai gardé une grande confiance en eux et un respect qui n’est pas entaché de vaine vénération. J’ai connu leurs combats et leurs faiblesses, leurs qualités et leurs défauts, et je sais qu’au quotidien, ils peuvent, chacun à sa manière, être ni meilleur ni plus mauvais qu’un autre. Mais donnés à leur ministère, cela oui.
Je n’omettrai pas de parler du curé de ma paroisse natale, qui m’a tant appris et donné en matière de foi et de compréhension de l’Evangile, dont il était une icône vivante, mettant en adéquation parfaite les paroles et les actes. Un prêtre chaleureux, souriant, efficace. J’ai des petites lacunes dans les formules que d’autres ont apprises par cœur au catéchisme de leur enfance : chez nous, ce n’était pas cela, c’était vivre la foi et l’amitié entre nous, au quotidien. “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés” pourrait résumer tous les cours de religion et les préparations aux sacrements de mon enfance. A ce prêtre qui se prénommait Jean, je serai éternellement reconnaissante.
J’ai connu beaucoup d’autres prêtres, au gré de mes engagements, de mes voyages, de mes retraites et de mes paroisses. Et aussi sur le net. Tous différents, tous attachants. Chacun m’a apporté quelque chose d’unique et d’irremplaçable pour m’aider à faire grandir ma foi. Et c’est une joie sans cesse renouvelée quand ils acceptent aussi sans crainte mon amitié, voire une correspondance. Je trouve dans les échanges avec des prêtres ce surplus d’amour pour le Seigneur Jésus dont j’ai besoin pour avancer et affiner ma propre vocation.
Aux esprits chagrins qui pourraient lire ce billet avec malveillance, je dirai en outre que parmi ces dizaines de prêtres que j’ai côtoyés, aucun, vraiment aucun, n’a eu de geste ou de parole déplacés vis-à-vis de la fillette que j’ai été et de la femme seule que je suis. Grâce et honneur leur soient rendus !