Mon petit blog, tu t’ennuies, je le sais. C’est que la rentrée scolaire est passée par là et que je suis submergée de mille tâches en ce mois de ma reprise du travail à temps plein, avec une fois de plus un triple niveau. C’est dense, intense, mais aussi plaisant. Des élèves gentils, beaucoup de décloisonnements qui font varier les tâches et les enfants concernés, plus de temps de surveillance à cause des nouvelles normes attentat-intrusion (eh oui, appliquer les consignes ministérielles même jusqu’au fond de notre vallée rurale…). Bref, une rentrée sur les chapeaux de roues, et ma plongée en apnée dans la labeur jusqu’à la prochaine petite pause de vacances que seuls ceux de l’extérieur considèrent comme indues…
Avec tout ça, je sais qu’une fois de plus, si ma paroisse me sollicite pour un service pastoral, je devrai décliner. A l’heure des réunions du soir, je suis déjà couchée car il faut se lever tous les jours à 6h15 !
Longtemps, j’ai eu des scrupules à ne pas faire la démarche de m’engager davantage en paroisse. Cela pouvait passer aux yeux de beaucoup pour de la mauvaise volonté, voire de la mollesse.
Et puis il y a un ou deux ans, j’ai eu cette inspiration dans ma prière : ces enfants qui me sont confiés pour de nombreuses heures dans leur semaine et la mienne, ce n’est pas seulement l’occasion de leur enseigner bien des choses, mais aussi, pour moi, une manière de pratiquer le “sacrement du frère”. Oui, chacun de ces petits qui me sont confiés est mon prochain, et je dois faire de mon mieux pour leur rendre leur temps scolaire agréable et fécond. Encourager, me donner plus quand les difficultés sont là, faire progresser, féliciter. Chanter, réfléchir et rire aussi. Rêver avec de belles histoires, grandir avec des récits qui structurent.
Et pourquoi cela ne serait-il pas mon propre apostolat ? C’est bien celui des religieuses enseignantes, et encore celles-ci ne sont-elles pas en outre mamans solo…
Je me suis déculpabilisée de mon peu d’implication dans les équipes pastorales en prenant conscience qu’il pouvait aussi y avoir une manière “chrétienne” d’être à son métier. Attention, je suis de l’école publique et laïque, et j’y reste très circonspecte sur ma foi et mes engagements ! Mais qui m’empêchera de voir en chacun de ces enfants que je côtoie au quotidien un petit frère, une petite sœur dans le Seigneur ?
Il y a, ainsi, des apostolats silencieux. Tout est question de regard. Et d’amour du prochain.
1 commentaire
Et c’est un très bel apostolat Véronique…Chacun sent très bien si il prend le temps de discerner, éventuellement en apprenant à le faire, là où le Seigneur l’ attend…et fait naître en nous la réponse à un appel quand le moment est venu..Savoir dire “non” lorsque le non est discerné est très différent d’un “non” d’indifférence ou de paresse..Je suis certaine que votre “non” est dans le premier cas de figure..bonne rentrée!