Etre à l’écoute.
Faire coûte que coûte.
Etre en prière.
Faire sa besogne.
Etre pour mieux comprendre, pour mieux grandir dans la foi.
Faire pour avoir plus, pour avoir mieux, pour démontrer, pour remplir ses greniers.
Etre pour ne pas passer à côté de l’essentiel.
Faire pour avoir le sentiment de remplir sa vie.
Etre pour écouter le temps qui passe.
Faire pour ne pas laisser le temps filer.
Etre jeune, être entre deux âges, être vieillissante.
Faire pour ne pas laisser le temps opérer ses outrages.
Etre pour regarder le visage des êtres aimés, pour comprendre leur cœur, pour rester à l’affût de leurs joies et de leurs contrariétés.
Faire pour les satisfaire, faire pour les combler.
Etre pour s’octroyer un temps de pause dans le rythme effréné des jours de labeur.
Faire pour conquérir le monde et son corps, pour s’approprier des loisirs et des horizons.
Etre pour discerner la voix intérieure, pour s’engager sur la voie de l’éternité.
Faire pour ne pas mourir sans avoir fait.
Etre pour vivre au-delà de ce passage, au-delà de ces paysages, au-delà de cette finitude incompressible.
Faire pour avoir l’illusion d’ajouter soi-même un jour à sa vie.
Seigneur, tout au long des jours, ma situation et mon métier m’obligent à faire et à faire encore. Les voix de l’ombre me susurrent d’emplir d’occupations ce temps enfin donné.
Mais Toi, donne-moi, pour ces jours de respiration offerte, de m’asseoir à tes pieds comme Marie, et de ne pas laisser Marthe me culpabiliser. En d’autres temps, j’en fais bien assez, et Toi, tu le sais.
Image : Le Christ dans la maison de Marthe et Marie Jan Vermeer van Delft