En entrant dans le chœur, il a jeté un petit coup d’œil sur l’assemblée et a eu cette furtive remarque désabusée : “Mais où sont les hommes ?”
A vrai dire, je crois qu’il n’y en a jamais, ou presque, dans cette paroisse-là en semaine. Sauf que ce soir, ça sautait aux yeux parce que nous étions un rien plus nombreuses que d’habitude. Des retraitées et trois ou quatre actives, heureuses de se dégager un temps précieux pour l’eucharistie.
C’était finalement une bonne question, même s’il s’est ensuite excusé de l’avoir posée.
Où sont les hommes ?
De la part de cette assemblée, à vrai dire, difficile de les mener là. Il y a des veuves, et d’autres, dont les maris sont “trop occupés” ou encore, désormais, occupés avec des femmes plus jeunes…
Mais de veufs, ou de célibataires, ou de mariés, ou d’actifs, point.
Pourtant, je l’ai bien compris dans ses petites phrases désabusées, notre curé se tourmente pour ceux-là, qui ont besoin du salut aussi, et “peut-être plus que les femmes”… Amen.
Une autre pensée m’a traversée : si nous étions juives, dans certaines synagogues orthodoxes, tous ces rassemblements de prière n’auraient tout simplement pas lieu. Il nous faudrait un Minyan de dix hommes… et il n’y en a qu’un seul : le prêtre ! Vous imaginez un peu ? “Rentrez chez vous, mesdames, il n’y aura pas d’eucharistie ce soir”… ni aucun autre soir d’ailleurs. Dix hommes à une messe de semaine, cela n’arrive jamais dans notre vallée.
J’ai beau apprécier grandement la culture et la tradition juive, il y a des petits moments comme celui-là où je me réjouis vraiment d’être catholique…
6 commentaires
Chère Véronique, je vous lis régulièrement et avec intérêt… J”‘aimerais pouvoir comme vous recevoir le corps du Christ en semaine (avec des “femmes délaissées”… ) mais ma paroisse orthodoxe est située à 130 km de mon lieu de vie en pleine campagne.
En ce qui concerne la place des femmes dans l’Eglise, je vous indique un essai intéressant publié aux éditions l’Age d’Homme : ” L’Eglise et les femmes vers une anthropologie trinitaire à la lumière de la théologie orthodoxe” de
Xénia Iouriev.
Bonjour Simone, bienvenue, et merci pour ce conseil de lecture ! Très bonne journée à vous !
Simone, je me suis procuré le livre que vous m’avez conseillé et je l’ai lu d’une traite ce soir ! Je l’ai trouvé fort intéressant, d’une part parce qu’il est très documenté (les citations sont une mine d’or), d’autre part parce qu’il me fait mieux comprendre la théologie orthodoxe. Le point de vue de femme et de femme dans l’Eglise est tout à fait intéressant aussi. Là où je ne suivrais cependant pas Xénia Iouriev, c’est dans la nécessité d’ouvrir le sacerdoce aux femmes. Je m’en suis déjà expliquée dans un billet sur ce blog.
https://www.histoiredunefoi.fr/blog/6448-au-sujet-de-lordination-des-femmes
Je trouve aussi que sa vision du Christ Jésus est un peu trop désincarnée, je ne comprends pas bien comment elle en vient à le considérer comme représentant à la fois l’homme et la femme, car pour moi, Jésus est indubitablement homme au sens masculin dans son incarnation.
On a envie de poursuivre le livre par un autre qui explorerait encore plus profondément le mystère de la Trinité ! En tout cas merci Simone de m’avoir fait découvrir cet ouvrage !
Qu’est-ce qu’il y a d’UTILE à aller à la messe en semaine (et même le dimanche) sauf à se réchauffer entre femmes délaissées ? Une réunion de tricoteuses serait plus utile.
Nos récents échanges, Véronique, m’ont montré une bien laide image de l’Eglise catholique via “votre” attitude bigote voire possédée. Et je ne dis pas cela pour vous blesser, car je vous respecte en tant qu’être humain, mais pour vous ouvrir les yeux : vous parlez sans cesse de votre combat qui n’est pas reconnu, mais c’est un combat pour vous-même, pour votre égo, et pas pour l’Eglise.
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Qu’est-ce qu’il y a d’utile à dire et à montrer au Dieu que l’on aime qu’on l’aime, Madeleine ? Qu’est-ce qu’il y a d’utile à communier à son Corps et son Sang donnés dans l’Eucharistie ?
Je sais par toute ma vie que l’Eucharistie a toujours nourri ma foi. Elle est un échange réel entre le Christ et moi, que je partage avec d’autres croyants fidèles. Vous pourrez déployer toute votre énergie contraire pour m’en détourner, je ne renierai jamais ce que mon baptême et les autres sacrements font comme merveilles dans ma vie… ne vous en déplaise !
Pauvre Christ ! Quel blasphème envers toi cette croyance que tu te trouverais dans un truc à avaler. Moi qui pensais que toi seul choisis ceux en qui tu habites…
Et les pygmées alors, tu ne les sauveras pas ? C’est pas gentil.
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