Je suis passée entre les longues files de voitures garées près de l’église et j’ai dit à ma fille : “Mince, il y a un enterrement et je ne sais pas de qui il s’agit.” C’est toujours pareil en période de vacances pour moi qui ne suis pas abonnée à un quotidien régional et qu’on ne pense pas toujours à prévenir : j’apprends les décès dans ma vallée trop tard…
On fait nos courses, on rentre et là, une amie m’appelle, et presque par hasard, elle me dit qu’aujourd’hui, une personne estimée dans mon village a été enterrée. Voilà, j’apprends qu’il s’agit de ma chère Reine, mon amie, une grande dame chaleureuse et distinguée, très âgée, que je ne voyais plus très souvent depuis qu’elle avait quitté le village pour aller vivre chez sa fille. Les retrouvailles, au cours d’une messe, étaient toujours une fête : on se serrait fort dans les bras l’une de l’autre, en souvenir d’un inoubliable après-midi passé ensemble à parler de notre foi, exigeante, inclassable, pleine de questionnements non pas sur la révélation chrétienne mais sur ce que l’Eglise en avait fait…
Reine, ses yeux pétillants d’intelligence, son sourire fatigué mais toujours offert, son prénom qui allait si bien à sa lumineuse personne.
Reine, mon amie, j’ai manqué tes funérailles.
Mais je te promets de te garder une place toute privilégiée dans mon cœur, mon souvenir et ma prière. Tu as été ravie aux tiens en ces jours de Noël.
Entre maintenant dans la joie de ton Maître !