C’est cyclique, ça revient comme un mauvais rêve ou un serpent de mer. Les adeptes des faux voyants et des faux mystiques fourbissent leurs arguments pour tenter de nous convertir à leur idole révélée.
Je lasse peut-être mes lecteurs avec ce thème. Mais il revêt pour moi, et je le crois, pour la foi et l’Eglise, une importance capitale.
Jamais sans doute l’histoire de l’Eglise n’a été aussi polluée par les fausses révélations qu’en ces temps où nous sommes. Le web permet une diffusion rapide des “messages” des fausses apparitions et la vulgarisation d’œuvres fleuves de fausses mystiques que leurs défenseurs les plus acharnés mettent en ligne.
Ainsi, les logorrhées interminables de Maria Valtorta sont-elles à la mode dans une certaine frange de l’Eglise catholique. Attention, je touche à un point sensible et sans doute les loups vont-ils encore sortir du bois !
Peu m’importe.
Je ne vais certainement pas faire une “exégèse” de la production de Maria Valtorta. J’en ai lu des extraits, qui tous me donnent la nausée : son insupportable style sirupeux, et surtout, son Jésus méconnaissable, prêchi-prêcha, imbu de sa personne, moralisateur – surtout avec les femmes -, insupportablement bavard… Rien à voir avec le Christ que je connais au plus intime de mon âme et évidemment dans les Evangiles canoniques, ce Fils de Dieu efficace en toute parole, doux et humble de cœur, infiniment respectueux de la partenaire féminine qu’il a en face de Lui, mais intransigeant avec les faux pieux, les docteurs de la Loi qui négligent la quintessence de la Parole de Dieu, les dévots hypocrites et tous les falsificateurs de sa Bonne Nouvelle.
Alors oui, j’assume absolument une opinion ouverte sur cette question qui est un vrai cancer pour l’Eglise contemporaine : je ne crois ni aux apparitions de Medjugorje, ni aux palabres de Maria Valtorta, ni aux fausses mystiques qui gravitent en orbite autour de ces deux phénomènes ravageurs en y cherchant une caution.
J’ai le cœur serré par un regret immense : cette pleutrerie du Vatican qui aurait dû s’exprimer il y a presque deux ans sur Medjugorje, et qui cède dans le silence aux pressions terribles de ce lobby. Tant d’argent en jeu ! Tant de vocations et de retours vers l’Eglise, arguent-ils !
Mais vers quelle Eglise, dites-moi ? Celle qui est déjà définitivement divisée sur cette question et qui ne trouvera plus le sens premier de l’Evangile pour demeurer cohérente ?
L’Esprit de Vérité est discret et caché. Il se donne à qui Il veut, pour procurer le discernement, et une des grandes erreurs de l’Eglise a sans doute été, dans cette affaire, de ne donner le pouvoir de décision qu’à des doctes et des savants, et bien sûr exclusivement à des hommes, entre eux. Le résultat, lamentable, est devant nos yeux : Medjugorje prospère, Maria Valtorta égare de plus en plus de monde, et personne n’a plus le courage de mettre un terme à cette vaste mystification qui travestit totalement le Visage du Christ Jésus et de sa mère.
9 commentaires
Est ce que les juifs ne retrouvaient pas non plus dieu dans les paroles de Jésus, comme vous ne retrouvez pas Jesus dans les paroles de Valtorta?
Dieu est beaucoup plus grand que nous tous, chacun a sa compréhension, mais elles se complètent toutes entre elles, car Dieu est toutes les bonnes choses que nous avons en nous
Bonjour Pensive, je réfute absolument votre argument.
Je n’ai pas besoin d’une Maria Valtorta pour m’enseigner la Parole de Jésus et comprendre qu’elle est de Dieu étant donné que nous disposons des Evangiles canoniques validés depuis presque vingt siècles par l’Eglise et qui constituent le cœur de ma foi.
C’est précisément parce que je crois de tout mon être au Jésus des évangiles canoniques et que je le reconnais exactement tel quel dans ma vie que je rejette les divagations de Maria Valtorta qui nous en brosse un portrait à l’opposé : narcissique, dans une relation incestuelle avec sa mère, dispensant à tout propos des leçons de morale à son entourage, et en particulier aux femmes de son temps. C’est la névrose de Maria Valtorta qui transpire à chacune de ses lignes, et non le Verbe de Dieu.
Désolée de vous décevoir, mais les propagandistes de cette fausse mystique me trouveront toujours en travers de leur chemin. C’est vous, crédule, qui êtes à plaindre, et non les pourfendeurs d’une œuvre sacrilège.
Une précision : la citation suivante est tiré des cahiers “Quaderni” et non de “l’Evangile tel qu’il m’a été révélé” dictée du 23 Avril 1943.
https://www.maria-valtorta.org/Quaderni/430423.htm
“Je viendrais une deuxième fois pour mourir afin de les sauver d’une mort plus atroce encore… mais mon Père ne le permet pas. Mon Amour le permettrait, la Justice pas. Elle sait que ce serait inutile. Je ne viendrai donc qu’à la dernière heure. Mais malheur à ceux qui me verront à cette heure après avoir choisi Lucifer pour leur seigneur ! Mes anges n’auront pas besoin de porter des armes pour gagner le combat contre les antéchrists. Mon regard suffira ”
S’agit-t-il seulement de la mort physique ou bien de la mort spirituelle ?
Bien entendu, on imagine mal l’Eglise se lancer dans une exégèse officielle de ces ouvrages !
Fraternellement,
J’ai entrepris de lire (en ligne) une partie de “l’Evangile tel qu’il m’a été révélé”, titre problématique, cf plus bas, mais qui à ma connaissance n’est pas de Maria Valtorta. J’expliciterais et je nuancerais ce que je disais avant comme ceci : le Jésus de cet oeuvre est Jésus vu par Maria Valtorta, qu’elle ait ou non réellement eu des visions surnaturelles. En effet elle y met d’elle même.
A côté des bizarreries théologiques que j’ai mentionné, il faudrait noter des anachronismes de langage : il y est question d'”oxygène”, d'”inégalités sociales” pour l’anecdote, mais aussi de la Trinité que l’Evangile affirme bien sûr, mais le mot daterait de Tertullien (II ème siècle). Le mot “chrétien” est aussi utilisé, cela suppose qu’était utilisé par Jésus et ses disciples le mot “Christ” du grec et non le mot “Messie” de l’hébreu (les deux mots signifient celui qui a reçu l’onction, le prêtre, le prophète etle roi) L’usage connu du terme “chrétien” est attesté par les Actes des Apôtres après la fondation de l’Eglise d’Antioche (Ac 11,26)
L’oeuvre de Maria Valtorta est évidemment énorme, pour laquelle je n’arrive même pas encore a établir un rapport de volume avec les Evangiles canoniques eux-mêmes (peut-être 20 fois). Du coup je retiens après lecture surtout ce qui est déjà dans les Evangiles, et ça permet d’y revenir, c’est positif. Paralèllement j’ai lu Saint Marc et Saint Jean et j’ai attaqué Saint Matthieu, mais j’avais commencé avant de découvrir Maria Valtorta.
Chacun se fait son idée, s’il a le courage de se mettre à cette lecture de Maria Valtorta, et l’oeuvre plaît à certains, peut-être aussi à cause des épisodes inédits, mais à mon avis il faut déjà bien connaître les Evangiles canoniques.
Il ne faudrait pas que certains considèrent cette oeuvre comme un cinquième Evangile ayant valeur canonique, et on voit déjà ça dans les débats, ça poserait des problèmes théologiques et entraînerait des phénomènes sectaires. C’est de toutes façons contraire à ce que l’Eglise dit pour l’instant de cette oeuvre qui ne “peut être considérée comme étant d’origine surnaturelle …” (Conférence des Evêques Italiens à la demande de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi)
L’Esprit souffle où il veut, mais la marque de ceux qu’il inspire c’est la charité et l’obéissance à l’Eglise.
Fraternellement
Véronique,
Je ne peux qu’être d’accord avec vous. Je n’ai lu de Maria Valtorta que des extraits sur internet mais effectivement je n’y retrouve pas le Jésus des évangiles. J’ai lu aussi ça et là des bizarreries théologiques (et je n’ai lu ça et la que l’équivalent d’une dizaine de pages)
La plus patente est l’idée qu’avant la chûte, les enfants auraient été conçus par une sorte de maternité virginale et que c’est Satan qui aurait introduit la sexualité génitale par la chûte. S’ensuit dans tout le reste de l’oeuvre un rejet total de la sexualité comme mauvaise, d’où une terminologie très pessimiste : luxure=sexualité, sensualité=impudicité.
Cette citation étonnante, comme si la Rédemption était incomplète :
Je viendrais une deuxième fois pour mourir afin de les sauver d’une mort plus atroce encore… mais mon Père ne le permet pas. Mon Amour le permettrait, la Justice pas. Elle sait que ce serait inutile. Je ne viendrai donc qu’à la dernière heure. Mais malheur à ceux qui me verront à cette heure après avoir choisi Lucifer pour leur seigneur ! Mes anges n’auront pas besoin de porter des armes pour gagner le combat contre les antéchrists. Mon regard suffira”
En ce moment, j’ai envoyé à Arnaud Dumouch une autre citation curieuse, que j’ai interprétée comme relevant du nestorianisme (deux personnes en Jésus, l’une humaine, l’autre divine, doctrine condamnée au Concile d’Ephèse)
“Tu n’as jamais péché, Jésus ?” – “Je n’ai jamais consenti au péché. Et cela non parce que je suis le Fils du Père, mais parce que cela, je l’ai voulu pour montrer à l’homme que le Fils de l’homme n’a pas péché parce qu’il n’a pas voulu pécher et que l’homme, s’il ne veut pas le péché peut ne pas le commettre.” 2.32
Je crois malheureusement que l’internet est une machine à tout dire et son contraire, le Diviseur s’en frotte les mains, nous même n’y pouvons pas grand chose. Mais nous avons la foi que Jésus a vaincu le monde et que la Vérité et l’Amour ont déjà triomphé en lui.
Fraternellement,
Merci Yves pour ce commentaire qui me conforte dans l’idée que les chrétiens authentiquement attachés au Christ des évangiles canoniques ne peuvent que ressentir un malaise en parcourant l’œuvre de Maria Valtorta. Les citations que vous donnez sont proprement hérétiques en plus d’être ridicules. Les défenseurs de Valtorta se défendent bien de les mettre en avant. J’ai lu récemment qu’il existe un véritable lobby pro-Valtorta qui s’insinue très habilement dans des colloques, retraites, pour faire la promotion de cette œuvre mensongère. Qui comprendra leurs motivations ? Je ne crois aucunement aux fruits spirituels de ces écrits. Leurs adeptes confondent sans doute gain spirituel et illusion d’être dans une réalité révélée à eux seuls. Pour eux, ceux qui gardent leur esprit critique face aux fleuves de verbiages de Valtorta sont du diable… Voire. Celui-ci reconnaît les siens, Mais Dieu plus sûrement encore.
Quel bonheur, enfin des chrétiens qui y voient clair !! Mais impossible de dire ce que l’on pense sous peine de se faire lyncher.
Je viens de lire une critique qui cite précisément les contradictions de Valtorta avec l’Évangile. Pour moi, cela suffit à confirmer un malaise profond, absence de paix, de nourriture spirituelle forte à la lecture de ces écrits.
Bonjour Véronique,
Je trouve ici l’écho d’une guerre homérique dans laquelle nous nous sommes retrouvés récemment sous la même bannière sur le champ de bataille du “Docteur Angélique” :
http://docteurangelique.forumactif.com/t22081p350-maria-valtorta-veritable-bombe-a-retardement
Je n’ai pas voulu tout dire sur ce site de ce que je pense et ressens profondément à ce sujet : cela aurait pu être trop vexant pour certains de nos adversaires, inutilement à mon sens car beaucoup sont dans la conviction profonde et dans un autre type de “discernement” que le nôtre. Car, malheureusement et quoi qu’en disent les textes , les critères du discernement ne sont pas clairs du tout, puisque les deux camps s’en réclament également ( Esprit-Saint, orientation vers le Christ, bons fruits du bon arbre, etc…). Il faudrait donc des critères de discernement pour discerner les premiers critères : on n’est pas près d’en sortir !
Donc, tout-à-fait entre nous, j’éprouve la même nausée que vous devant ces flots de messages à l’eau de rose débités au kilomètre pendant des années par un Christ emphatique qui n’a aucune ressemblance avec celui des évangiles. Je vous avoue pourtant que je doute par moments de moi quand je vois que tant de gens, et non des moindres, non seulement n’éprouvent pas le même dégoût mais en font en outre leurs délices spirituels. Que le bon peuple préfère les sensations mystiques au détriment de la raison critique, passe encore, mais nombre de cardinaux, d’ évêques , de prêtres et autres clercs en principe avertis, comment l’expliquer ? Rien que des trompés et des trompeurs ? Je n’ose y croire, même pour des raisons purement pastorales. Car la vérité ne pourra être indéfiniment tenue sous le boisseau et le moment de vérité arrivera tôt ou tard.
Je crains alors qu’un grand schisme ne déchire une fois de plus l’Eglise, la précipitant ainsi vers le “petit reste” annoncé pour la fin. Les choses sont allées trop loin, cela fait trop longtemps que ça dure et les fidèles crédulisés ne pourront jamais plus faire marche-arrière. Le problème, c’est que l’Eglise, légitimement prudente dans ses jugements, a besoin de beaucoup de temps pour se prononcer selon ses critères. Et pendant ce temps-là, les années passent et les mentalités s”habituent. Dilemme insoluble à moins de tout précipiter sciemment. Mais, si je devais faire un pronostic, ce serait celui qui verrait l’abcès crever bientôt.
J’aurais aimé quelques précisions sur le regret que vous exprimez à la fin :
” et une des grandes erreurs de l’Eglise a sans doute été, dans cette affaire, de ne donner le pouvoir de décision qu’à des doctes et des savants, et bien sûr exclusivement à des hommes, entre eux. ”
A vous lire,
Eleison