Cela fait un moment que j’avais envie d’écrire un petit billet sur ce thème.
La mauvaise foi est une attitude qui m’insupporte.
A un petit niveau, j’y suis souvent confrontée dans mon métier : conflits de récréation entre enfants qui s’accusent l’un l’autre d’avoir “commencé”, qui se dédouanent de leur responsabilité dans l’agression, qui vont jusqu’à mentir ouvertement pour ne pas perdre la face. Ces situations sont les plus difficiles à démêler et je me désole à chaque fois que si petit, on soit déjà capable de tant de mauvaise foi.
Mais cela n’est encore rien au regard de la mauvaise foi d’un adulte, dans quelque domaine que ce soit. C’est avec les personnes facilement de mauvaise foi que j’ai toujours eu les relations les plus difficiles.
Dans cette expression, il y a “mauvaise” et “foi”. Et ce petit mot foi revêt ici tout son sens profond. Ainsi, la mauvaise foi qui me blesse le plus est-elle celle des personnes qui s’affirment chrétiennes – catholiques en particulier – et qui se drapent de la supposée infaillibilité du Magistère pour se justifier de toutes leurs raideurs dogmatiques et de leur certitude d’avoir toujours raison sur tout.
Que dire alors quand ces mêmes personnes défendent l’indéfendable des faux prophètes et des faux mystiques au motif que le contenu de leurs logorrhées serait exempt de toute erreur théologique !
C’est le serpent qui se mord la queue : on se convainc que la doctrine catholique est la vérité absolue, intouchable, incontestable, et partant de là, on admet tout ce qui semble aller dans son sens comme véridique. A l’inverse, celui qui ose contester un dogme ou une doctrine séculaire est considéré comme hérétique et rejeté aussitôt, même pas écouté, même pas lu.
Quelle naïveté et quel sectarisme !
Car, pour les avoir beaucoup lus ici et là sur le net, je sais que les faux prophètes soignent à l’excès leur orthodoxie dogmatique, pensant ainsi se mettre à l’abri de tout discernement défavorable.
Mais, comme le disait le pape François un jour dans une homélie “L’Esprit Saint ne peut être mis en cage”, et j’ajoute à cette formule que la doctrine catholique officielle est peut-être devenue, de nos jours, le pire ennemi de l’esprit de Vérité, que l’on finit par ne plus pouvoir contester qu’en usant de mauvaise foi et de dogmatisme.