Un printemps entêtant de fleurs épanouies au soleil, arbres en explosion de blanc, de jaune et de rose dans les jardins, au bord des routes et tout autour des cimetières…
Eprouvante et inhabituelle semaine sainte, kilomètres d’autoroute avalés entre une coupe de fleurs à déposer ici pour maman, une plaque à laisser là en souvenir d’une marraine aimante, et deux enterrements de très proches fauchés en pleins projets ou au bout d’une longue et difficile agonie…
Semaine sainte aux yeux brouillés de larmes dans les retrouvailles émues qu’on voudrait être dues à d’autres circonstances, les hommages justes et mérités qui pleuvent et les fleurs qui abondent pour deux personnalités aussi différentes, lui si ouvert, jovial et engagé socialement, elle si discrète, retirée, enfouie dans une vieillesse difficile à l’image de sa vie humble de long veuvage.
Je les ai connus, côtoyés, appréciés, l’un m’appelait “sa troisième fille” bien qu’il n’y ait pas de lien de parenté entre nous, et je me devais d’être là, à l’autre bout de la France, pour ce dernier hommage si poignant, l’autre était de ma famille par alliance, de mon village natal, et j’ai voulu l’accompagner à sa dernière demeure, là, près de nombre de ceux que j’ai tant aimés.
L’un et l’autre couverts de fleurs et des larmes de leurs enfants et petits-enfants, l’un et l’autre accompagnés de cantiques et du parfum de l’encens, l’un et l’autre confiés à Celui qui meurt et ressuscite d’entre les morts au matin de Pâques, dans trois jours.
Eprouvante et inhabituelle semaine sainte, comme une mise à l’épreuve de la foi et de l’espérance, comme un bouquet de prières à tous les défunts aimés entre Rameaux et renaissance de Pâques. Semaine sainte revêtue de sens comme jamais auparavant ; le souvenir restera tenace et l’espérance, intacte au creuset de la foi.