J’ai fait mon 1er mai hier, comme il faisait beau ; une balade en forêt à le débusquer dans les sous-bois et sous les pousses de jeunes chênes, toute fière de ma récolte inhabituelle car je n’étais visiblement pas la première à en chercher.
Il est beau, ce muguet, et il sent bon. Plaisir sur la table du salon.
Mais à quel souhait l’associer ? Où est passée la légèreté, l’insouciance d’un tel jour ? Que représente la Fête du Travail dans un pays où il y a tant et tant de demandeurs d’emplois et de précaires ? Quelle société sommes-nous en train de léguer à nos enfants ?
Avec les miens, nous avons beaucoup débattu des enjeux de la présidentielle ces derniers mois. Nous avons glissé au moins trois bulletins différents dans les urnes au premier tour, dans le respect l’un de l’autre. Mais ce qui nous fédère, c’est le sens du devoir d’aller voter, et l’ardente nécessité de ne pas laisser passer la candidate du FN au deuxième tour. En cela, je pense que l’éducation civique de mes enfants est réussie. Ils ont le goût de se rendre aux urnes, des visions politiques responsables, des idéaux et de l’esprit critique. Ils ne se laisseront pas manipuler par celle qui excelle au jeu de la démagogie et qui avance masquée d’un grand sourire pour mieux tromper son monde.
Porte-bonheur, mon muguet ?
Le bonheur est un bien grand mot !
Souhaitons-nous au moins, pour cet entre-deux-tours, de ne pas perdre notre honneur pour longtemps…