En transit sur l’autoroute de l’Est avec des amis très chers le 12 avril, j’ai eu la joie de faire escale à Reims, où je n’étais jamais allée, pour partager en terrasse le repas de midi et pousser, par de paisibles rues piétonnes, la visite jusqu’à la sublime cathédrale. La ville était noyée de soleil et nous avons admiré le magnifique fronton, l’ange au sourire, les vitraux particulièrement lumineux ce jour-là. Je me suis arrêtée avec émotion près de la statuette de Jeanne d’Arc, une de mes saintes préférées, j’ai lu quelques panneaux informatifs et beaucoup de souvenirs de mes cours d’histoire me sont remontés en mémoire. Le lieu était paisible, recueilli, les visiteurs se déplaçaient avec respect d’une merveille à l’autre dans ce haut lieu de l’histoire de France et de l’Eglise. Je suis infiniment reconnaissante à mes amis de m’avoir permis cette visite qui m’a enchantée.
Et que vois-je à la télévision et sur le net quelques semaines plus tard ?
Une infâme instrumentalisation politique de ce lieu, le couple d’extrême-droite – improvisé à l’entre-deux-tours pour l’élection présidentielle – en quête d’adoubement dans la cathédrale des sacres à quelques jours du scrutin… On la ferme aux visiteurs pour assurer leur sécurité et privatiser leur visite. On les filme dans la lueur des vitraux pour leur donner un semblant d’auréole.
Eh bien, je me réjouis de ce qui les attendait à la sortie. Je me mets à la place des habitants et des visiteurs de Reims : privés de ce lieu qui appartient à tous en raison d’une visite impromptue de la candidate du FN. Je comprends leur colère et la candidate ne méritait pas mieux que ce qui lui est arrivé.
Chacun le sait, les idées et le fonds de commerce de ce parti m’insupportent. Mais plus encore me donnent la nausée les tentatives de récupération religieuse que le FN se permet régulièrement.
Je le réaffirme donc aujourd’hui : je suis catholique pratiquante, pas toujours fière – c’est un euphémisme – de l’Eglise à laquelle j’appartiens, mais définitivement convaincue que l’Evangile est un démenti profond à tout ce que profèrent comme mensonges et insanités la candidate du FN et ses représentants et militants. Non, il n’y a absolument rien dans la parole du Christ qui justifie le vote pour Marine Le Pen demain. Rien.